→ Impacts positifs et dérives sociales de l'Intelligence Artificielle Générative
L'intelligence artificielle est en train de conquérir le monde. En février 2023, une étude a montré que 7 consommateurs sur 10 croient que l'IA peut améliorer leur vie. Cependant, plus de 80 % des Français s'inquiètent des dangers de l'intelligence artificielle. L'IA fascine autant qu'elle inquiète.
Il existe trois types d'intelligence artificielle :
- L'IA faible désigne une intelligence qui reproduit un comportement intelligent dans un domaine précis, par exemple, Google Translate.
- L'IA générale qui désigne des systèmes capables de donner des résultats dans les tâches cognitives propres aux êtres humains, comme la reconnaissance vocale et les chatbots.
- L'IA forte ou la super-intelligence artificielle qui se définit comme une IA générale, mais avec une pleine intelligence et conscience de soi. C'est une machine capable non seulement de reproduire des capacités de réflexion et d'interaction intelligentes, mais aussi d'avoir conscience, des sentiments et la compréhension de ses propres raisonnements.
L'IA générative est une sous-forme d'IA générale qui utilise des contenus existants pour apprendre et en générer de nouveaux. Il peut s'agir de texte, de sons, d'images, etc.
Par exemple, ChatGPT produit du texte, Vall-e est un imitateur de voix en 3 secondes, et des outils comme DALL-E, MidJourney et StableDiffusion sont utilisés pour générer des images.
En résumé, l'IA générative, se base sur des modèles existants dans les bases de données, pour produire du contenu tel que des images, des voix et du texte.
Face à ce développement grandissant, nous pouvons donc nous demander quels sont les impacts positifs, mais aussi les dérives et les menaces de l'intelligence artificielle générative.
L’intelligence artificielle générative, un progrès technologique d’envergure
Vous l'aurez compris, l'IA permet d'accompagner l'humain dans la vie de tous les jours. Elle peut automatiser des tâches répétitives et laborieuses, améliorant ainsi la productivité et l'efficacité en optimisant, par exemple, les processus de production. L'IA contribue également aux progrès dans le domaine médical en permettant le diagnostic de maladies, la prédiction d'épidémies et l'accélération de la recherche médicale. Elle peut améliorer la sécurité en prévenant la fraude, en détectant les menaces potentielles, en renforçant la cybersécurité et en améliorant la sécurité routière. Elle facilite l'accès à l'information et à l'éducation, et permet de résoudre des problèmes complexes auxquels l'humanité est confrontée. L'IA peut par ailleurs être une assistance aux personnes âgées et aux personnes handicapées grâce à des robots de compagnie capables de les aider.
De plus, l'IA générative aide les individus à exploiter leur créativité en proposant aux artistes, écrivains et concepteurs des idées novatrices et des suggestions, en utilisant leur travail comme point de départ. Par exemple, RunwayML propose différents modèles pour la création artistique, incluant la génération d'images, l'animation et la création musicale, permettant ainsi aux artistes d'explorer de nouvelles formes d'expression et de générer du contenu original.
Les systèmes d'IA générative qui imitent la voix peuvent aider les personnes atteintes de troubles de la parole à communiquer plus facilement. Cela permet également d'améliorer l'accessibilité à la communication pour les personnes malentendantes, atteintes de troubles de la parole ou ayant des limitations physiques. Ces systèmes peuvent être utilisés dans l'industrie du divertissement pour recréer des personnages emblématiques, des acteurs décédés ou pour doubler des voix dans différentes langues. Les IA génératives dans le domaine médical peuvent créer des avatars virtuels réalistes pour l'interaction avec les patients, facilitant ainsi la communication et l'empathie dans les thérapies et les soins de santé mentale.
Les dérives existantes
L'intelligence artificielle générative, bien qu'elle présente de nombreux avantages, soulève également de sérieux dangers et défis. Alors que cette technologie est encore au stade précoce de son développement, de nombreux aspects nécessitent une attention particulière.
Tout d’abord, cette nouvelle technologie pose des questions autour de l’influence sur les schémas de pensées. Par exemple, pour Chat GPT, il s’agit des USA qui sont à la tête de cette entreprise. De ce fait, tous les textes proposés sont rédigés selon une structure propre aux américains et leurs croyances et pensées priment sur celles des autres pays. Avec cela, on peut donc craindre qu’une idéologie néfaste et certains stéréotypes propres à ceux qui dirigent ces IA soient diffusées.
On se doit aussi d’évoquer la perte de certains emplois et la transformation de beaucoup d’autres. Ainsi des doubleurs, des rédacteurs et des modélisateurs verront petit à petit leur métier disparaître ou alors en tout cas transformé.
L’IA permettra aux tâches d’être réalisées beaucoup plus vite, mais il y aura toujours besoin que l’humain supervise le rendu, car pour l’instant l’IA générative ne rajoute pas d’émotions à son contenu.
Les textes sont très factuels, les images sont très lisses et les voix ne reprennent pas totalement la palette des émotions qui composent la personnalité des individus.
Une autre problématique liée à la transformation des emplois est celle autour de la valeur des compétences. En effet, le syndrome de l’imposteur est en train de se développer dans ces métiers, car certaines personnes vendent leur service alors qu’il s’agit en réalité de contenu produit par l’IA. Même si le droit de propriété revient à l’entreprise derrière l’IA et donc son contenu ne peut pas être utilisé à des fins commerciales. Par ailleurs, le fait que ces IA soient relativement facile d’accès et accessibles au plus grand nombre remet en perspective le niveau de compétences que requièrent normalement les métiers bouleversés par les IA. Ces métiers se verront peut-être même sous-estimés.
Les IA génératives peuvent également créer une dépendance excessive et donc affaiblir les schémas de pensée et les capacités cognitives en ne prenant plus le temps de réfléchir et de créer mais en ayant accès au contenu immédiatement.
Au niveau de l’utilisation des données privées, des dérives sont aussi à constater. En effet, l’IA peut se baser sur des données privées pour créer ses rendus. Dans le domaine des images, il peut être demandé aux IA de s’inspirer d’un style d’un artiste alors que celui n’est pas consentant. De plus, de nombreuses applications similaires à ChatGPT sont en train de voir le jour mais celles-ci utilisent la technique du fishing, en utilisant et en revendant les données personnelles des utilisateurs dans les conditions générales qui sont exhaustives et illisibles.
En thermes de sécurité, on peut relever également plusieurs problématiques. En combinant la génération d’images et de voix, on peut facilement usurper l’identité en ligne et ainsi par exemple accéder à des réunions en visio confidentielles comme de grands sommets à l’ONU avec l’identité d’un autre. On s’attend aussi à ce que les arnaques audio se multiplient avec le développement des fausses voix qui peuvent imiter par exemple des conseillers financiers ou de services des impôts.
Enfin, même si la liste ne s’arrête pas là, une des dérives majeures est celle de la croissance fulgurante des fake news. D’un côté, les textes rédigés par les intelligences artificielles se basent sur le plus grand nombre de données sans vérifier leur véracité et donc si la majorité est inexacte, l’information restituée sera incorrecte. De l’autre côté, on peut parler des fausses images relayées (par exemple de Trump en prison ou de Macron en éboueur) et qui peuvent servir des conflits d’intérêts et créer des discordes politiques. La crédibilité des médias va donc être de plus en plus remise en cause, car il est quelque part plus simple de bidouiller une fausse image que d’en créer une vraie (pareil pour un texte).
Pour conclure, même si l’IA est notamment l’IA générative va grandement faciliter le quotidien des humains sur de multiples points, il faut tout de même être conscient des dangers et des dérives auxquelles elle est exposée. Il est donc essentiel de mettre en place des réglementations et des cadres éthiques solides pour maximiser les avantages de l'IA tout en minimisant ses dérives sociales. En effet, le grand public est en demande de transparence et d’accompagnement. Selon une étude du média ADN tendances et mutations, 75% des sondées veulent plus d’explication sur ce qu’est réellement l’IA générative. 84% désirent que leur utilisation soit transparente et signalée quand c’est le cas. Et 86% souhaitent un cadre et des règles autour. Il faut donc faire de la pédagogie sur ce que ceux sont les IA surtout dès le plus jeune âge dans l’éducation pour sensibiliser car l’IA générative est en pleine expansion. Il y a aussi une opportunité pour ceux qui vont développer des technologies pour démanteler le vrai du faux chez les IA génératives, notamment en travaillant avec des algorithmes sur les réseaux sociaux permettant de trier les contenus.
Clara Lasne & Morgane Hoarau
Sources :
- https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/plus-de-80-des-francais-sinquietent-des-derives-de-lintelligence-artificielle/
- https://passport-photo.online/fr-fr/blog/statistiques-intelligence-artificielle/#:~:text=l%27intelligence%20artificielle.-,Top%2010%20des%20statistiques%20de%20l%27intelligence%20artificielle,r%C3%A9duction%20des%20co%C3%BBts%20des%20affaires.
- https://datafranca.org/wiki/Intelligence_artificielle_g%C3%A9n%C3%A9rale