Cyberharcèlement


La violence est aujourd’hui standardisée, autant dans la vie quotidienne que sur les réseaux sociaux. Le harcèlement peut prendre différentes formes, il peut s’agir d’un harcèlement psychologique, moral, sexuel. Il peut s’implanter dans différents milieux, familial, au travail, par le biais du numérique, peut se faire de façon individuel ou collectif pour des discriminations de tous types.

Les nouvelles technologies s’accompagnent toujours d’un aspect devenu naturel et d’inséparabilité. Les adolescents ne peuvent se séparer de leur connexion Internet, ni de leur smartphone en raison d’impératifs sociales (par exemple vis-à-vis des parents, ou de leurs ami-e-s). Le cyberharcèlement est donc en principe toujours réalisable, indépendamment du lieu ou du moment. Les jeunes sont une cible éventuelle pour les cyberharceleurs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, lorsqu’ils sont accessibles par ordinateur ou smartphone.

Le cyberharcèlement est représenté par la mauvaise plaisanterie, des commentaires blessants, des publications de photos compromettantes, des menaces, l’atteinte à l’intégrité psychologique ou mentale, sur les réseaux sociaux afin de porter volontairement atteinte à une personne de manière répétée et consciente.

Depuis quelques années, l’amplification du harcèlement sur internet s’est rependue en raison d’une variété de facteur :

· Augmentation du nombre d’informations personnelles émises sur les réseaux ;

· Développement commercial de ces technologies, massification de ces outils, tels que l’ordinateur, les téléphones portables, tablettes ;

· Mise à contribution de l’anonymat et de la mise à distance.

Les adolescents, touchés par le cyberharcèlement


D’après une étude de OpinionWay par l’association e-enfance et le lab Heyme, Un adolescent sur 10 a déjà été victime de cyberharcèlement.

Les principales raisons évoquées sont :

- Le physique (« apparence physique » et « look » vestimentaire) : 42 %

- La « jalousie/l'envie » : 39 %

- La « vengeance » : 22 %

L’étude pointe également le fait qu’un véritable problème d’identification des violences demeure chez les adolescents. En effet, pour 15 % d'entre eux, « liker » un commentaire insultant n'est pas considéré comme du cyber-harcèlement. Ceux qui le font ne se considèrent donc pas comme des harceleurs, et n’identifient pas non plus les graves conséquences que cela peut entraîner sur une victime.
Pourtant, ne pas réagir devant une situation de cyber-harcèlement est une chose, mais y participer, même par le biais d’un « like » en est une autre, et rend immédiatement la personne complice.

Comprendre le harcèlement, pour le combattre


Bien qu’ayant toujours le même objectif, le harcèlement peut prendre plusieurs formes. Il est important de les comprendre afin de les reconnaître et de lutter contre celles-ci. Les causes traditionnelles de discriminations, vont se transformer en prétexte au harcèlement sur internet.

Le slut shaming


Le slut shaming est une des formes de harcèlement les plus courantes sur les réseaux sociaux. Il consiste à faire honte aux femmes en les jugeant sur leur sexualité ou leur tenue vestimentaire considérée comme « provocante ». Slut, signifie « salope » et shaming « honte » en anglais.

La grossophobie


Hommes comme femmes sont parfois harcelés sur internet à cause de leur poids. Moqueries, menaces, intimidations, photo-montages humiliants sont quelques-unes des armes utilisées pour harceler les personnes « grosses ».

Le body shaming


Le body shaming est différent de la grossophobie dans le sens où il ne se cantonne pas qu’au poids. On va se moquer d’une personne souffrant de calvitie, avec des petits seins ou autres caractéristiques physiques.

Harcèlement et commentaires à caractère sexiste


Le sexisme est une des formes de cyberharcèlement les plus courantes. Les femmes sont ainsi régulièrement jugées, moquées, critiquées sur leur apparence, leurs choix de vie ou leurs compétences. On pourrait considérer le body shaming, le slut shaming et la grossophobie comme des déclinaisons du sexisme.

Humiliations et menaces des personnes « racisées »


Les personnes « racisées » font partie des individus les plus exposés au cyberharcèlement. La couleur de peau d'une personne ou son origine ethnique sont des causes et prétextes à l'origine du harcèlement d’un individu.

Intimidation et messages haineux à caractère antisémite ou islamophobe


La religion d'une personne, indépendamment de son origine ethnique supposée est, là aussi, une des causes du harcèlement. Un individu juif ou musulman (entre autres) va fréquemment subir du cyberharcèlement à cause de sa religion.

Moqueries, insultes, culpabilisation en lien avec un handicap


Les moqueries sur le handicap physique ou mental, la honte et la culpabilisation faites aux personnes souffrant d’une maladie sont là aussi quelques-unes des formes que prend le harcèlement sur internet.

Chantage, haine, humiliation des personnes homosexuelles


L'homosexualité est souvent prétexte au harcèlement d'un individu. Le cyberharcèlement se manifeste alors sous forme d'homophobie (et inversement), où des méthodes comme les commentaires insultants, les menaces, le chantage, la divulgation de vidéos, de conversations privées ou de photos-montages vont être utilisées pour nuire à une personne.

Menaces et insultes des individus transgenres


La question du genre est encore sensible sur internet. Les personnes qui assument le fait d'être transgenre sont ainsi très souvent victimes de harcèlement. Moqueries, insultes voire même menaces de mort sont malheureusement courantes.

Se protéger, une priorité


Se protéger du cyberharcèlement, c'est avant tout en reconnaître les mécanismes pour comprendre que le problème ne vient pas de nous, que nous ne sommes pas critiqués mais harcelés. Une nuance d'une importance capitale.


Il existe des petites astuces pour protéger ses réseaux sociaux pour divulguer le moins d’informations possibles, bloquer une personne malveillante et le signaler. Les institutions de l’Etat ont aussi mis en place des numéros de téléphones pour les enfants, parents, et professionnels pour bénéficier d’informations à ce sujet, des conseils et du soutien pour faire face au harcèlement dont ils sont victimes et témoins. Il est aussi conseiller de déposer plainte. Car aujourd’hui la loi reconnaît et punit le cyberharcèlement.


Cependant, il est important d’éduquer les générations futures. Afin de leur expliquer, comment s’utilise un réseau social, d’en comprendre les limites et les dangers et d’avertir que le cyberharcèlement est punit par la loi.