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Se présenter
L’animatrice propose au groupe de déambuler en marchant lentement. A chaque invitation, on arrête la da déambulation et on choisit une personne que l’on ne connait pas et on prend quelques minutes pour lui dire bonjour, se présenter. L’autre fait de même. Puis à nouveau un petit moment de marche silencieuse et on salue une autre personne. Trois ou quatre fois de suite.
Découvrir la composition du groupe
L’animatrice propose au groupe de se lever et de se placer au centre du cercle de chaises. Puis elle propose quelques questions, du genre : « qui a un jardin ? Qui aime la musique classique ? Qui vit en ville ? Qui est végétarien ? Qui roule en vélo ? … » A chaque fois, elle propose que les personnes ayant répondu positivement se regroupent.
Bien d’autres méthodes peuvent être mobilisées...
Une première phase de préparation vise à inviter les personnes à entrer dans une certaine façon de décrire, par le détail, ce qu’il appelle « « pixel par pixel ». Une des caractéristique de l’œuvre de Bruno Latour est certainement l’attention majeure à la description : « si l’on a besoin d’expliquer, c’est qu’on a mal décrit ». Cette phase consiste en une suite d’exercices.
Une autre phase « axe de la modernisation » et « gâteau » expose le cadre général du pourquoi nous remettre à décrire. Elle engage un exposé de l’animatrice ou l’utilisation d’une vidéo ou d’un autre type de document. Elle permet de partager avec le groupe, suite à une exposition d’un tableau général de notre époque, l’orientation proposée : vers le terrestre. Ainsi que le fait que nous ne connaissons plus nos conditions de subsistance.
Pour certains groupes, nous avons aussi vérifié l’importance de vérifier ensemble notre positionnement de départ face aux questions qui sont soulevées durant les ateliers
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Elle nous semble très pertinente et au cœur des pratiques s’inspirant de Bruno Latour. Il propose sans cesse de veiller à produire de nouveaux affects en mobilisant l’art, les corps, le sensible.
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Retour Télécharger le fichier ca_1013NID_Latour_online.jpg " La mutation écologique oblige à reposer des questions politiques matérielles : combien sommes-nous ? À quelle température ? Que mangeons-nous ? Où habitons-nous ? Comment nous exploitons-nous les uns ou les autres ? Comment limiter l’exploitation ? Ces questions relèvent de ce que l'on appelait la question sociale, mais avec une définition si étroite du social qu'on avait oublié tous les autres éléments qui composent nécessairement le collectif. " Bruno Latour
Cycle long: Une trousse à outils pour singulariser nos projets
Nous partageons un ensemble de pratiques, dispositifs, outils et méthodes utilisées durant nos ateliers. Lors des exposés ou ateliers de la boussole animés par Bruno Latour, il semble suivre un cheminement assez clair : d’abord un partage de l’état de la situation se présentant comme un exposé, puis certainement le passage par l’un ou l’autre questionnaire pour arriver à la boussole et au travail d’enquête. Nous avons réalisé que quelques moments de préparation étaient intéressants à prévoir. De même, la sélection des participantes et participants aux ateliers boussole expérimentés notamment à St Junien est difficilement reproductible.
Faire Groupe
Nous invitons à avoir une attention particulière à établir un minimum de liens entre les personnes, à créer une ambiance de travail collectif agréable, à construire quelques repères pour former une « communauté apprenante ». De plus, chaque personne allant être invitée à s’exprimer, quelques exercices pour permettre cette expression et aux personnes d’oser prendre leur place dans les exercices.Se présenter
L’animatrice propose au groupe de déambuler en marchant lentement. A chaque invitation, on arrête la da déambulation et on choisit une personne que l’on ne connait pas et on prend quelques minutes pour lui dire bonjour, se présenter. L’autre fait de même. Puis à nouveau un petit moment de marche silencieuse et on salue une autre personne. Trois ou quatre fois de suite.
Découvrir la composition du groupe
L’animatrice propose au groupe de se lever et de se placer au centre du cercle de chaises. Puis elle propose quelques questions, du genre : « qui a un jardin ? Qui aime la musique classique ? Qui vit en ville ? Qui est végétarien ? Qui roule en vélo ? … » A chaque fois, elle propose que les personnes ayant répondu positivement se regroupent.
Bien d’autres méthodes peuvent être mobilisées...
Se préparer
Notre expérience a montré combien il nous est difficile de répondre au questionnaire. Nous sommes habitués aux abstractions, aux généralités et aux réponses que Bruno Latour qualifie d’idéologiques.Une première phase de préparation vise à inviter les personnes à entrer dans une certaine façon de décrire, par le détail, ce qu’il appelle « « pixel par pixel ». Une des caractéristique de l’œuvre de Bruno Latour est certainement l’attention majeure à la description : « si l’on a besoin d’expliquer, c’est qu’on a mal décrit ». Cette phase consiste en une suite d’exercices.
Une autre phase « axe de la modernisation » et « gâteau » expose le cadre général du pourquoi nous remettre à décrire. Elle engage un exposé de l’animatrice ou l’utilisation d’une vidéo ou d’un autre type de document. Elle permet de partager avec le groupe, suite à une exposition d’un tableau général de notre époque, l’orientation proposée : vers le terrestre. Ainsi que le fait que nous ne connaissons plus nos conditions de subsistance.
Pour certains groupes, nous avons aussi vérifié l’importance de vérifier ensemble notre positionnement de départ face aux questions qui sont soulevées durant les ateliers
Nos récits sur l'état du monde
Mettre une description iciLettre ouverte d’une habitante de Sirius
Si je prends le clavier, croyez-moi, je ne le fais pas souvent, c’est que la situation est grave !Voir la fiche
Il était une fois …
Une époque étrange ! Etait-ce une époque ou un mélange d’époques ? Tant d’histoires différentes...Voir la fiche
Nourriture donnée par les animatrices et les animateurs
Mettre une descriptionLa métaphore de l'avion
Voici une présentation de 15min pour s'initier aux concepts clés dans TerrestresVoir la fiche
Dans les pas d’un géant …
La proposition que nous faisons tente d’être fidèle aux propositions récentes de Bruno Latour...Voir la fiche
Territoire de vie !
Pour Bruno Latour, un territoire de vie, c’est « ce qui assure notre subsistance …Voir la fiche
La métaphore du gateau et du patissier
La métaphore du gâteau1, de sa répartition, de sa recette et de la joie à le posséder ou à le faire nous a souvent permis d’expliquer l’élargissement des questions que pose une approche écologique.Voir la fiche
Des exercices pour nous situer:
Ces quelques moments ont été utilisé pour permettre aux membres du groupe de se situer, de s’exprimer, de se questionner quant à leurs représentation de la situation actuelle et pouvoir exprimer leurs positions et leurs préoccupations.Dans quel pays habitez-vous ?
PCet exercice est inspiré d’un texte de Paul Chefurka et nous a semblé bien utile dans certains groupe, soit parce que le projet collectif était très centré sur une problématique spécifique, soit parce que nous avions peu d’information quant aux représentations du public présent.Voir la fiche
La question « un aspect qui me touche personnellement et dont je perçois qu’il est menacé »
Ce petit exercice prépare et favorise l’expression de chacune et chacun au sein du groupe. Il invite aussi à une réflexion personnelle et à la formulation de celle-ci. C’est donc un moment préparatoire à la boussole et à l’expérience de s’exprimer face au groupe, en évoquant quelque chose de personnel.Voir la fiche
Un pas en avant : ce que j’aime faire ou pas sur mon territoire
Se connaître au sein du groupe, s’y situer et commencer à se familiariser avec la notion de « ce qu’est mon territoire » en évoquant des types d’activités importantes.Voir la fiche
- « Sentir être moderne et être terrestre » grâce aux statues
Cet outil est inspiré des pratiques de formation systémique pour intervenants sociaux.Elle nous semble très pertinente et au cœur des pratiques s’inspirant de Bruno Latour. Il propose sans cesse de veiller à produire de nouveaux affects en mobilisant l’art, les corps, le sensible.
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Des exercices pour nous entrainer à décrire :
Exercice du verre d'eau
Petit dispositif pour aborder les notions d’écologie, de réseaux, de chaine, de conditions d’existence, de système en les ancrant dans un dispositif participatifVoir la fiche
Les questionnaires : décrire son territoire :
Détails pour l'animateur
Les questionnaires : décrire son territoire :
« Par territoire ou « terrain de vie » nous entendons:
1°) ce qui permet de subsister ;
2°) ce que l’on peut se représenter ;
3°) ce que l’on est prêt à défendre. » Bruno Latour
« Nous proposons de nommer « territoire » ou « terrain de vie » cette explicitation des conditions matérielles d’existence qu’appelle le nouveau régime climatique. Et la « description de ces territoires » est cette tâche d’exploration indispensable qui précède, à nos yeux, toute reprise de vie publique. Le mot « territoire » ne renvoie pas ici à un espace administratif ou géographique : il est défini par la somme des appartenances et en opposition avec la communauté imaginaire recueillie dans la question de l’identité. « Dites-moi ce qui vous permet de subsister, ce que vous pouvez représenter, ce que vous êtes prêt à entretenir et à défendre, je vous dirai quel est votre territoire. » Bruno Latour
« Décrire, c’est toujours non seulement informer, c’est alarmer, émouvoir, mettre en mouvement, appeler à l’action, peut-être même sonner le tocsin. » Bruno Latour
« Dites-moi ce qui vous permet de subsister, ce que vous pouvez représenter, ce que vous êtes prêt à entretenir et à défendre, je vous dirai quel est votre territoire. » Bruno Latour
« Plus vous listez vos attachements, mieux vous êtes défini. Plus la description est précise, plus la scène est remplie ! … Le territoire n’est pas ce que vous occupez, mais ce qui vous définit. » Bruno Latour
Pour Bruno Latour, un territoire de vie, c’est « ce qui assure notre subsistance … ce qui dépend de nous et ce à quoi nous sommes attachés, ce dont nous dépendons, … ce qu’il faut protéger avec et contre d’autres. »
Il nous invite à « décrire nos terrains de vie, détail par détail » et d’ainsi pouvoir définir par le concret un genre de vie souhaitable et soutenable, mais lieux par lieux, territoires par territoires.
Dans cette conception, il y a une grande différence entre territoire de subsistance et état nation.
L'état nation a des frontières précises sur une carte géographique, le territoire de subsistance s’étend à ce que cet état sollicite pour son fonctionnement.
Ce territoire n’est pas un périmètre géographique délimité par des frontières administratives et politiques, « indifférent et indépendant à l’égard du reste du monde » (Pierre Calame), dont rêvent les nostalgiques d’un ordre ancien et définitivement révolu.
L’environnement n’est plus le décor de nos politiques, la Terre, que Latour nomme Gaïa pour en indiquer la puissance, est devenue acteur à part entière. Le partage de ce souci pour notre Terre (la vie, nos conditions d’existence, c’est-à-dire l’écologie) doit constituer le ferment de nos nouvelles alliances. De la préoccupation sociale nous devons passer à la préoccupation « géo-sociale ». Cette proposition suppose de passer d’une analyse en termes de systèmes de production à une attention en termes de systèmes d’engendrement : agents variés, acteurs animés humains et non-humains qui engendrent les terrestres, et pas seulement les humains !
Pouvons-nous vivre sans abeilles ? Comment étendre la « reproduction sociale » à nos conditions d’existence ? « Les terrestres, en effet, ont le très délicat problème de découvrir de combien d’autres êtres ils ont besoin pour subsister. C’est en dressant cette liste qu’ils dessinent leur terrain de vie … ». Il s’agit de multiplier, non les points de vue, mais « les points de vie » !
« Par territoire ou « terrain de vie » nous entendons:
1°) ce qui permet de subsister ;
2°) ce que l’on peut se représenter ;
3°) ce que l’on est prêt à défendre. » Bruno Latour
« Nous proposons de nommer « territoire » ou « terrain de vie » cette explicitation des conditions matérielles d’existence qu’appelle le nouveau régime climatique. Et la « description de ces territoires » est cette tâche d’exploration indispensable qui précède, à nos yeux, toute reprise de vie publique. Le mot « territoire » ne renvoie pas ici à un espace administratif ou géographique : il est défini par la somme des appartenances et en opposition avec la communauté imaginaire recueillie dans la question de l’identité. « Dites-moi ce qui vous permet de subsister, ce que vous pouvez représenter, ce que vous êtes prêt à entretenir et à défendre, je vous dirai quel est votre territoire. » Bruno Latour
« Décrire, c’est toujours non seulement informer, c’est alarmer, émouvoir, mettre en mouvement, appeler à l’action, peut-être même sonner le tocsin. » Bruno Latour
« Dites-moi ce qui vous permet de subsister, ce que vous pouvez représenter, ce que vous êtes prêt à entretenir et à défendre, je vous dirai quel est votre territoire. » Bruno Latour
« Plus vous listez vos attachements, mieux vous êtes défini. Plus la description est précise, plus la scène est remplie ! … Le territoire n’est pas ce que vous occupez, mais ce qui vous définit. » Bruno Latour
Pour Bruno Latour, un territoire de vie, c’est « ce qui assure notre subsistance … ce qui dépend de nous et ce à quoi nous sommes attachés, ce dont nous dépendons, … ce qu’il faut protéger avec et contre d’autres. »
Il nous invite à « décrire nos terrains de vie, détail par détail » et d’ainsi pouvoir définir par le concret un genre de vie souhaitable et soutenable, mais lieux par lieux, territoires par territoires.
Dans cette conception, il y a une grande différence entre territoire de subsistance et état nation.
L'état nation a des frontières précises sur une carte géographique, le territoire de subsistance s’étend à ce que cet état sollicite pour son fonctionnement.
Ce territoire n’est pas un périmètre géographique délimité par des frontières administratives et politiques, « indifférent et indépendant à l’égard du reste du monde » (Pierre Calame), dont rêvent les nostalgiques d’un ordre ancien et définitivement révolu.
L’environnement n’est plus le décor de nos politiques, la Terre, que Latour nomme Gaïa pour en indiquer la puissance, est devenue acteur à part entière. Le partage de ce souci pour notre Terre (la vie, nos conditions d’existence, c’est-à-dire l’écologie) doit constituer le ferment de nos nouvelles alliances. De la préoccupation sociale nous devons passer à la préoccupation « géo-sociale ». Cette proposition suppose de passer d’une analyse en termes de systèmes de production à une attention en termes de systèmes d’engendrement : agents variés, acteurs animés humains et non-humains qui engendrent les terrestres, et pas seulement les humains !
Pouvons-nous vivre sans abeilles ? Comment étendre la « reproduction sociale » à nos conditions d’existence ? « Les terrestres, en effet, ont le très délicat problème de découvrir de combien d’autres êtres ils ont besoin pour subsister. C’est en dressant cette liste qu’ils dessinent leur terrain de vie … ». Il s’agit de multiplier, non les points de vue, mais « les points de vie » !
Plusieurs questionnaires possibles !
Suivant les groupes, la durée possible de l’atelier et son projet, plusieurs questionnaires ont été testés. Bruno Latour lui-même en a proposé plusieurs. Vous en retrouverez plusieurs sur le site … . Mais en voici quelques-uns, expérimentés lors d’ateliers. N’oublions pas que le questionnaire prépare ce travail de la boussole et donc de ce moment crucial du choix de l’engagement. Il doit donc permettre de distinguer ce que le Consortium appelle le « concernement »
Un questionnaire simplifié : dessiner nos territoires
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Un questionnaire plus approfondi préparé pour les ateliers du CIEP : questionnaire de base
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Un questionnaire inspiré du document « Des horizons sans peur, une boite à outils à l’intention des cartographes féministes »
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S’engager : la boussole
Objectifs
L’objectif de cette phase est de rechercher, dans le respect des choix de chacun, les « gestes barrières » et les engagements que nous allons installer et de voir comment nous pouvons les renforcer par des pratiques collectives, des participations à des projets et associations déjà existants ou la création de nouveaux dispositifs collectifs. Que ce soit personnellement, en famille ou en collectif, quels peuvent être les actes de « débranchement » que nous pouvons accomplir ? Quels choix je fais, nous ferons, pour rendre justice, soin et attention à la vie, aux conditions d’existence du vivant. A quoi vais-je renoncer ? Que vais-je, qu’allons-nous renforcer comme gestes, pratiques, exercices dans nos vies quotidiennes ?
La proposition est bien de multiplier les engagements et non les vœux ! Si notre quotidien, nos habitudes de vie, nos façons de manger, de nous déplacer, de nous chauffer et de nous loger, de cultiver, de concevoir nos détentes, de nous organiser ensemble, de nous représenter ce qu’est un humain, … sont devenus problématiques, c’est dans tous ces domaines qu’il faut œuvrer au changement, explorer de nouvelles pratiques et de nouvelles visions, construire des résistances. Il y a du travail pour tous ! Avec ses élans, passions, compétences, chaque personne peut trouver son intention, son cadeau au monde, sa contribution.
« La mutation écologique oblige à reposer des questions politiques matérielles : combien sommes-nous ? À quelle température ? Que mangeons-nous ? Où habitons-nous ? Comment nous exploitons-nous les uns ou les autres ? Comment limiter l’exploitation ? Ces questions relèvent de ce que l’on appelait la question sociale, mais avec une définition si étroite du social qu’on avait oublié tous les autres éléments qui composent nécessairement le collectif. » B. L.
La proposition est bien de multiplier les engagements et non les vœux ! Si notre quotidien, nos habitudes de vie, nos façons de manger, de nous déplacer, de nous chauffer et de nous loger, de cultiver, de concevoir nos détentes, de nous organiser ensemble, de nous représenter ce qu’est un humain, … sont devenus problématiques, c’est dans tous ces domaines qu’il faut œuvrer au changement, explorer de nouvelles pratiques et de nouvelles visions, construire des résistances. Il y a du travail pour tous ! Avec ses élans, passions, compétences, chaque personne peut trouver son intention, son cadeau au monde, sa contribution.
« La mutation écologique oblige à reposer des questions politiques matérielles : combien sommes-nous ? À quelle température ? Que mangeons-nous ? Où habitons-nous ? Comment nous exploitons-nous les uns ou les autres ? Comment limiter l’exploitation ? Ces questions relèvent de ce que l’on appelait la question sociale, mais avec une définition si étroite du social qu’on avait oublié tous les autres éléments qui composent nécessairement le collectif. » B. L.
Pratiquer la boussole
(ou boussoler suivant le beau mot d’une participante à un atelier)
Citons pour commencer la présentation qu’en fait Bruno Latour dans Où suis-je ? pages 105, 106 et 107)
« Pour explorer la possibilité d’une telle transformation, il serait bon de bénéficier d’un dispositif pour rendre ces descriptions du territoire vu d’en bas chaque fois plus concrètes. Avec Soheil Hajmirbaba, nous nous y sommes essayés en dessinant un grand cercle à même le sol, orienté par une flèche, avec d’un côté un signe plus, et de l’autre un signe moins. Et en demandant aux participants de se placer au centre. Derrière vous, à main droite, il y a ce dont vous dépendez, ce qui vous fait vivre, ce qui vous permet de subsister ; à main gauche, ce qui vous menace. Dans le quart avant droit, il y a ce que vous allez faire pour maintenir ou accroitre les conditions d’habitabilité dont vous avez bénéficié ; dans le quart avant gauche, ce qui risque d’empirer la situation, en stérilisant un peu plus les conditions d’existence de ceux qui dépendent de vous. … quand on s’approche du milieu, chacun tremble un peu : il faut se décider, c’est là le plus difficile, on se révèle : on va parler de soi, ou mieux, de ce qui vous fait vivre.
Le centre du creuset, là où je place timidement mes pieds, se trouve à l’intersection exacte d’une trajectoire – et je n’ai pas l’habitude de me penser comme le vecteur d’une trajectoire – qui va du passé, tout ce dont j’ai bénéficié pour exister, pour croître, parfois même sans m’en apercevoir, sur quoi je compte inconsciemment et qui peut-être s’interrompra avec moi, par ma faute, qui n’ira plus vers l’avenir, à cause de tout ce qui menace mes conditions d’existence, et dont je n’avais pas conscience non plus. Pas étonnant que je sois ému. Oui, oui, c’est très naïf, c’est tellement simpliste ; c’est comme choisir entre le bien et le mal. C’est exactement cela : c’est un jugement que vous portez avec les autres qui vous aident à jouer sur cette marelle, en répondant aux questions sur ce qui vous fait vivre, ensuite sur ce qui vous menace, et, enfin, sur ce que vous faites ou ne faites pas pour contrer cette menace. Rien de plus simple, rien de plus décisif. … Dans tous les sens du mot, vous y rejouez votre vie.
Justement, chaque fois que vous allez mentionner à haute voix l’une des entités de votre liste, quelqu’un de l’assemblée vient « jouer » ce « rôle » et c’est à vous de placer ce personnage sur cette sorte de boussole – ou de la déplacer selon l’évolution de votre court récit. L’étonnant résultat de ce petit théâtre, c’est que, bientôt, vous voilà entouré d’une petite assemblée qui représente pourtant, devant les autres participants, votre situation la plus intime. Plus vous listez vos attachements, mieux vous êtes défini. Plus la description est précise, plus la scène est remplie ! … Le territoire n’est pas ce que vous occupez, mais ce qui vous définit. » (Extraits de Où suis-je ? Bruno Latour, pages 105, 106 et 107)
Citons pour commencer la présentation qu’en fait Bruno Latour dans Où suis-je ? pages 105, 106 et 107)
« Pour explorer la possibilité d’une telle transformation, il serait bon de bénéficier d’un dispositif pour rendre ces descriptions du territoire vu d’en bas chaque fois plus concrètes. Avec Soheil Hajmirbaba, nous nous y sommes essayés en dessinant un grand cercle à même le sol, orienté par une flèche, avec d’un côté un signe plus, et de l’autre un signe moins. Et en demandant aux participants de se placer au centre. Derrière vous, à main droite, il y a ce dont vous dépendez, ce qui vous fait vivre, ce qui vous permet de subsister ; à main gauche, ce qui vous menace. Dans le quart avant droit, il y a ce que vous allez faire pour maintenir ou accroitre les conditions d’habitabilité dont vous avez bénéficié ; dans le quart avant gauche, ce qui risque d’empirer la situation, en stérilisant un peu plus les conditions d’existence de ceux qui dépendent de vous. … quand on s’approche du milieu, chacun tremble un peu : il faut se décider, c’est là le plus difficile, on se révèle : on va parler de soi, ou mieux, de ce qui vous fait vivre.
Le centre du creuset, là où je place timidement mes pieds, se trouve à l’intersection exacte d’une trajectoire – et je n’ai pas l’habitude de me penser comme le vecteur d’une trajectoire – qui va du passé, tout ce dont j’ai bénéficié pour exister, pour croître, parfois même sans m’en apercevoir, sur quoi je compte inconsciemment et qui peut-être s’interrompra avec moi, par ma faute, qui n’ira plus vers l’avenir, à cause de tout ce qui menace mes conditions d’existence, et dont je n’avais pas conscience non plus. Pas étonnant que je sois ému. Oui, oui, c’est très naïf, c’est tellement simpliste ; c’est comme choisir entre le bien et le mal. C’est exactement cela : c’est un jugement que vous portez avec les autres qui vous aident à jouer sur cette marelle, en répondant aux questions sur ce qui vous fait vivre, ensuite sur ce qui vous menace, et, enfin, sur ce que vous faites ou ne faites pas pour contrer cette menace. Rien de plus simple, rien de plus décisif. … Dans tous les sens du mot, vous y rejouez votre vie.
Justement, chaque fois que vous allez mentionner à haute voix l’une des entités de votre liste, quelqu’un de l’assemblée vient « jouer » ce « rôle » et c’est à vous de placer ce personnage sur cette sorte de boussole – ou de la déplacer selon l’évolution de votre court récit. L’étonnant résultat de ce petit théâtre, c’est que, bientôt, vous voilà entouré d’une petite assemblée qui représente pourtant, devant les autres participants, votre situation la plus intime. Plus vous listez vos attachements, mieux vous êtes défini. Plus la description est précise, plus la scène est remplie ! … Le territoire n’est pas ce que vous occupez, mais ce qui vous définit. » (Extraits de Où suis-je ? Bruno Latour, pages 105, 106 et 107)
Comment animer la boussole
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Nourriture supplémentaire pour les animateurs
Enquêter
Celle-ci vise à nous donner la possibilité de descriptions les plus précises possibles. L’enquête est personnelle, mais des co-enquêteurs peuvent se désigner.Voir la fiche
On est pas tout seul
A FAIRE montrer le lien qu'il y aConstruire un projet
Et si on passait à l'action?
Retour Télécharger le fichier ca_1013NID_Latour_online.jpg " La mutation écologique oblige à reposer des questions politiques matérielles : combien sommes-nous ? À quelle température ? Que mangeons-nous ? Où habitons-nous ? Comment nous exploitons-nous les uns ou les autres ? Comment limiter l’exploitation ? Ces questions relèvent de ce que l'on appelait la question sociale, mais avec une définition si étroite du social qu'on avait oublié tous les autres éléments qui composent nécessairement le collectif. " Bruno Latour