Pourquoi des ateliers terrestres ?


« Les ateliers vont exiger beaucoup d’efforts puisqu’il s’agit d’atterrir sur un autre sol, se déplacer dans un autre pays, mais aussi découvrir une autre terre. » (Projet pilote)

Ce que nous désirons travailler au sein des ateliers terrestres est bien exprimé par Sophie Gosselin et David gé Bartoli :
« Comment poursuivre l’ambition démocratique et émancipatrice d’une certaine modernité tout en tenant compte de l’intrusion de Gaïa ? Comment penser la liberté humaine non plus comme l’affirmation d’une capacité à initier exclusive et opposée à la nature, mais comme un mode d’expression de la puissance génératrice de la Terre, comme une puissance co-existant et interagissant avec d’autres puissances, celles des autres qu’humains, pour créer les conditions d’une commune habitation terrestre ? Comment mettre en œuvre des processus institutionnels qui, plutôt que de renforcer le pouvoir des États et de l’économie en faisant appel à une nouvelle autorité transcendante, laissent vivre la pluralité des manières de faire monde et d’habiter la Terre ? Quelles institutions seraient les mieux à même d’accompagner les devenirs terrestres en cours et de contribuer à l’émergence de peuples terrestres qui incluent humains et autres qu’humains ? »

L’engagement recherche


« Je pense qu’une recherche intéressante est une recherche sur les bons dispositifs. » Vinciane Despret

Bien évidemment, il nous faudra continuer à sensibiliser, écouter, partager, informer. Mais créer des collectifs d’engagement qui articuleront une réflexion rigoureuse à des projets bien ancrés et structurés est tout autant indispensable. Par engagement recherche, nous entendons des engagements qui ne connaissent pas les réponses avant d’avoir convenablement posé les questions. Il s’agit de passer des grands vœux à de véritables engagements dans les situations, les paysages, les lieux au sein desquels nous vivons. C’est donc accepter un non savoir avant de vouloir agir. Ceci demande travail, investissement des personnes, connaissance du milieu et de ses caractéristiques. Une attention toute particulière est apportée à la qualité du cheminement, aux dispositifs construits et aux relations qui sont vécues au sein du processus.
Cet engagement recherche constitue pour nous une réponse aux angoisses actuelles. Comme l’écrit Miguel Benasayag : « Qu'il s'agisse de vie personnelle ou de vie sociale, le sentiment d'optimisme émerge par surcroît, lorsqu'on a renoué avec la puissance d'agir, avec la compréhension et la connaissance du monde et des situations, quand on remet en contexte, connaissant les causes et libérant la puissance d'agir. Alors intervient le 'ré-enchantement' du monde, non comme une fin, mais comme un produit de l'agir, un effet de la rupture des cloisons qui nous séparent du monde, des autres, des situations et de soi-même.»
Par ces groupes de recherche, multiples, citoyens, dans la vie tant artistique que scientifique, il s’agit de combler par le bas le vide politique. Les plaintes et récriminations sont dirigées vers l’état qui n’est pas équipé pour répondre aux préoccupations écologiques. Les organisations des états sont mises en place dans la logique de la modernisation, il nous faut élaborer, par contagion latérale, des équipements pour « écologiser ».