Pour faire collectif


Nous proposons de porter une attention particulière à la constitution du groupe, à la qualité des relations et à l’écoute mutuelle. Il s’agit de permettre des rencontres, des échanges et de promouvoir la convivialité et l’écoute mutuelle. Beaucoup de participantes et participants ont relevé l’importance pour elles et eux de l’atmosphère de travail et de la qualité des échanges.
Plusieurs exercices sont à prévoir pour permettre cette atmosphère ; apprendre à se connaitre ne fut-ce qu’un peu, à oser s’exprimer, à ne pas juger les expressions des autres. Bref, construire une expérience collective au sein de laquelle nous osons nous exprimer. Et ceci demande également d’oser des expressions non-verbales, de donner une place aux corps et au partage d’émotions. Le défi est bien de construire ne communauté apprenante.

Pour devenir curieux


Nous sommes les enfants de notre époque et héritons d’une certaine façon de nous représenter le monde. Il ne s’agit pas, comme déjà évoqué plus haut, de convaincre de positionnements préconçus, mais de créer des interrogations, des doutes et d’inviter à de la recherche. Par des dispositifs tels que « dessine-moi un verre d’eau », nous avons observé les regards interrogateurs, les doutes et les envies d’en savoir plus et mieux. Nous ne connaissons plus nos conditions de subsistance, les êtres multiples qui façonnent nos conditions de vie et leurs interactions. Ici relevons l’importance de l’injonction proposée par Bruno Latour : décrire « pixel par pixel », détail après détail les réseaux d’êtres avec lesquels nous cohabitons et dont notre existence dépend.
Il faut d’abord assumer d’être désorienté, un peu perdu et perplexe. « Où sommes-nous ? » : la réponse n’est plus évidente, la globalisation a brouillé notre géographie de subsistance et la terre s’abime sous nos pieds. Les conditions d’habitabilité de chaque morceau de notre territoire sont en danger.

Pour apprendre à mieux parler des choses


Au sein du groupe, mais accompagné par des invités fictifs multiples (Bruno lui-même, Baptiste Morizot, les acteurs de la ZAD de Notre Dame des Landes, des jeunes activistes pour le climat et de tant d’autres, nous apprenons à « mieux parler des choses ». Défendre l’environnement n’est pas le même appel que défendre son territoire, mobiliser l’image d’un ours polaire lointain sur son glaçon ou comprendre l’importance des vers de terre pour nos sols n’a pas la même portée. Parler de conditions de subsistance, les évoquer et les reconnaitre, évoquer le monde dont nous vivons ne mobilise pas de la même façon que l’idée de protéger l’environnement. La notion « d’environnement », conduit à dissocier le territoire comme réalité physique (« naturelle ») et le territoire comme réalité humaine (« artificielle »).
Apprendre à mieux parler des choses c’est aussi changer son regard sur celles-ci, « Car si nous ne changeons pas notre regard, nous ne changerons rien du tout. » (Marie-Dominique Perrot)

Pour rencontrer son « concernement » : ce qui nous émeut et nous meut


Quelque chose nous a semblé particulièrement intéressant dans les démarches proposées par les ateliers terrestres, c’est que par le dispositif proposé, ils permettent à chaque personne de rencontrer son « concernement », ce que Bruno Latour appelle aussi son caillou dans la chaussure. Et pour cela : décrire ! « Décrire, c’est toujours non seulement informer, c’est alarmer, émouvoir, mettre en mouvement, appeler à l’action, peut-être même sonner le tocsin. » (Bruno Latour). Se mobiliser pour quelque chose de vague, pour lequel nous nous sentons peu concerné n’est guère convainquant.

Pour décrire nos territoires de subsistance


La formule « territoire de subsistance » constitue une ressource pour nous aider à penser la juste place du local et des territoires, sans tomber dans le piège de croire à leur autonomie totale. Le but de la démarche n’est donc pas de réaliser une photographie de ce qu’il y a à l’intérieur d’un périmètre géographique, mais de dresser la « liste des interactions avec ceux dont on dépend » quels qu’ils soient et où qu’ils soient. « Atterrir ce n’est pas devenir local – au sens de la métrique usuelle – mais capable de rencontrer les êtres dont nous dépendons, aussi loin qu’ils soient en kilomètres. »
Le territoire tel que définit par Bruno Latour est une composition entre une multiplicité de vivants qui doivent cohabiter au sein d’une zone critique, cette fine couche allant du sous-sol à l’atmosphère, qui rend la vie possible. « Atterrir ce n’est pas devenir local – au sens de la métrique usuelle – mais capable de rencontrer les êtres dont nous dépendons, aussi loin qu’ils soient en kilomètres. » Bruno Latour

Pour apprendre à préserver nos territoires de subsistance


« Si vous avez enregistré avec peine ces formes de vie, c’est qu’elles mordent sur la description et qu’elles vous engagent à les prendre en considération. (…) Plus votre description devient précise, plus elle vous oblige » Bruno Latour

Nos propositions d'outils


Ateliers courts

Nous proposons dans cette partie, des outils qui peuvent être utiliser lors d'intervention de quelques heures.
Nous les avons utilisé principalement dans des festivals, des rencontres, comme point d'entré dans la pensée Terrestres.
Cela nous à permis aussi permis de trouver des personnes, des collectifs, des associations qui souhaitaient poursuivre avec des ateliers sur plusieurs jours.


C'est parti!

Ateliers longs

Nous partageons un ensemble de pratiques, dispositifs, outils et méthodes utilisées durant nos ateliers. Lors des exposés ou ateliers de la boussole animés par Bruno Latour, il semble suivre un cheminement assez clair : d’abord un partage de l’état de la situation se présentant comme un exposé, puis certainement le passage par l’un ou l’autre questionnaire pour arriver à la boussole et au travail d’enquête. Nous avons réalisé que quelques moments de préparation étaient intéressants à prévoir. De même, la sélection des participantes et participants aux ateliers boussole expérimentés notamment à St Junien est difficilement reproductible.


C'est parti!