Qu'est-ce qu'un tiers-lieu


Comprendre ce qu'est un tiers-lieu en quelques minutes :


En savoir plus, s'inspirer :

Le manifeste des tiers-lieux selon Movilab
Le coworking selon Mutinerie Village , selon La Cordée
Le réseau Français des Fablabs
Exemples de diversité des tiers-lieux : Le 100è singe , La renouée , Les usines nouvelles , L'hermitage


Les tiers-lieux pour les porteurs de projets et élus du Charolais-Brionnais


Lors de la réunion de lancement, La Cordée a animé un cercle Samouan avec l'ensemble des personnes impliquées dans le projet de réseau et l'ouverture de tiers-lieux. Ce [[https://enviescolaire.fr/files/15.cercle-samoan-enviescolaire-fiche-pratique.pdf cercle Samouan]] avait comme objectifs:
  • - d'éviter un temps d’information descendant et favoriser l’émerge de questions et de réponses par les participants pour faciliter le partage et l'appropriation de ces notions, tout en laissant la liberté de participer activement ou non à ces échanges
  • - Avoir le même niveau de compréhension et d’interprétation du but de cette stratégie de réseau de tiers-lieux. Partager les bases pour la réussite d’un Tiers-Lieu et d’un réseau de tiers-lieux

Qu’est ce qu’un tiers-lieu :
  • un lieu tiers, qui n’est ni la maison ni les bureaux traditionnels
  • un lieu que l’on choisit d’utiliser
  • un lieu pour faire ensemble : créer, travailler, imaginer, apprendre, échanger, s’entraider
  • un lieu où les utilisateurs ne sont pas clients mais acteurs (cf communauté)
  • un lieu doit donc être construit avec les usagers et évoluer avec les usages

Du coup les espaces de coworking, même gérés par des entreprises, même payants, peuvent être de “vrais” tiers-lieux s’ils mettent au cœur les usagers
- pas de différence entre l’animateur/gestionnaire et les usagers : pas d’accueil, on ne vouvoie pas, chacun fait la vaisselle, le café etc.)
- les usagers coworkers ont la possibilité de s’impliquer : proposer des évènements, participer à l’amélioration de l’espace, donner leur avis etc
- ils se sentent appartenir à la communauté : réseau social, évènements conviviaux, noms communs (ex: les encordés) des liens forts se tissent, pas uniquement commerciaux

Tiers-lieu ou pas, espace de coworking ou hôtel d’entreprise, chaque concept à sa légitimité tant qu’il répond aux besoins des usagers, parfois certains entrepreneurs ou certaines entreprises demandent simplement un bureau et pas forcément l’écosystème, la communauté etc.
En revanche, dans ces cas là il ne faut ni parler de coworking, ni de tiers-lieux.

Les pratiques du travail et de l'entrepreneuriat évoluent et le coworking peut répondre à ses nouvelles pratiques.
  • Parler de son concept, son produit, son service est toujours mieux pour l’adapter plutôt que protéger le concept il faut le confronter.
  • L’animation des espaces de coworking (sur place et à distance via un réseau social) permet de créer des liens de confiance, qui favorisent les échanges et les relations professionnels de qualité. Ce ne sont plus seulement les compétences qui comptent quand on choisit un collaborateur, un partenaire, un fournisseur, mais la possibilité d’avoir de bonnes relations, saines et professionnelles avec lui.
  • Les espaces coworking bien aménagés permettent de travailler confortablement en répondant aux différents usages : espace calme, cabines téléphoniques, salles de réunions, salle de sieste etc.
  • Certains espaces des coworkings peuvent proposer des bureaux fixes voir fermés et être très conviviaux avec une communauté soudée s’ils sont bien animés (tel que le 4 puissance 3 )
  • Ils permettent plus d’ouverture et de souplesse que des locaux de bureaux traditionnels : accueil de collaborateurs et de prestataires (équipe projet) sur des temps courts, le temps d’un projet, de mettre en place un produit innovant.
  • Ils permettent de sortir de la “bulle” de l’entreprise, de s'immerger dans et de favoriser l’ouverture d’esprit en profitant de la richesse des compétences, des expériences des coworkers etc.

Les spécificités en milieu rural et péri-urbain :
  • La densité d’usagers potentiels est souvent beaucoup plus faible. Cela s’explique par un nombre d’indépendants souvent plus limité (les villes rassurent car plus de clients), des appartements et maison plus confortables pour y travailler donc moins d’intérêt d’aller dans un espace de coworking si on y retrouve toujours les 3-4 mêmes personnes, une part de famille plus importante et donc un temps de travail souvent plus court et un attrait pour le travail à domicile permettant de garder les enfants (souvent la fausse bonne idée)
Mais il y a un gros potentiel de nouveaux usagers avec le télétravail, si celui-ci est favorisé et permis par les employeurs au moins 2 à 3 jours par semaine (si 1 seule journée, tendance à rester chez soi)
La voiture est souvent nécessaire et les espaces de coworking sont rarement accessibles en transport en commun. ils peuvent toutefois être plus proches que le bureau habituel.
En milieu rural et péri-urbain les solutions d’accompagnement à la création d’entreprise sont moins importantes. Cela peut être un atout pour un espace de coworking.

Les tiers- lieux et les espaces de coworking ont pourtant une vraie utilité en milieu rural et péri-urbain :
- facilitation de la création d’entreprises et de leur développement grâce à l’entraide entre entrepreneurs
- renforcement de la qualité de vie et du bien-être au travail
- limitation de l’impact écologique des trajets domicile-travail
- impact positif sur l’attractivité du territoire, accueil des nouveaux arrivants, maintien des services et des commerces etc

Le copier-coller avec les espaces de coworking urbain fonctionne rarement : pérennité économique difficile à trouver car peu de monde venant travailler en journée pour les coworking nomades, compliqué de favoriser le turn over pour les coworkings 100% fixes

Les pistes :
  • Des lieux hybrides pour favoriser le passage, la vie, le monde : bibliothèque - café-coworking, relais poste, bas-restaurant, lieu culturel etc, point information touristique, maison des associations, CCI, Pôle emploi, conciergerie, habitats ponctuel pour les nouveaux arrivants
  • Des lieux co-construits le plus tôt possible avec les usagers en favorisant au maximum les échanges et les lieux communs quand le tiers-lieu co-habite avec une autre structure (CCI, centre de formation...) pour les mêmes usages (travailler au calme dans les mêmes lieux pour les salariés de la structure “fixe” que pour les usagers du coworking)
  • Des lieux avec une animation et une communication forte, un gestionnaire-animateur au top, ayant un profil de développeur, convaincu de l’utilité de l’espace pour le développement du territoire.
  • Un emplacement visible avec du passage sauf cas particulier : services aux entreprises - fablab dédié au prototypage pour les entreprises etc., plus proche d’une zone industrielle si entreprises concernées y sont.

Il est important de toujours s’adapter à ses futurs usagers et bien connaître leurs pratiques, leurs besoins et leurs usages.
Faites-vous confiance - en tant que porteur de projet-, vous êtes les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour votre territoire et vos usagers si vous construisez votre projet avec eux.

Important également de regarder ce qui se fait autour, sur les territoires voisins.

Le fait de ne pas recréer partout des espaces de coworking “classiques” et de répondre aux besoins locaux limite la concurrence, met en avant la spécificité de chaque territoire.

La réussite et la pérennité de ces lieux peut être favorisée par la mise en réseau de ces tiers-lieux :
  • Décupler les actions de communication et de promotion : partager les évènements des autres espaces, imaginer des outils communs : flyers, affichages, actions de promotions du coworking, présence lors de salon etc
  • Partager les bonnes idées et les bonnes pratiques, de la veille règlementaire pour gagner du temps, être plus efficace etc.
  • Mettre les usagers en lien pour favoriser la richesse de l’écosystème, l’intérêt du coworking : entraide, réseau etc.
  • Faire des économies d’échelle : prestataires communs, logiciels, fournitures etc.

Un réseau collaboratif c’est :
  • Des gens qui ont envie de travailler ensemble, qui ont envie de s’impliquer, chacun à leur manière
  • Une grande acceptation de chacun, des idées, de la disponibilité, des façons de voir les choses
  • Des valeurs et un cadre de fonctionnement communs
  • De la transparence
  • Du temps mis en commun, et donc du temps gagné par ailleurs

Un réseau collaboratif se construit, grandit et passe par des phases parfois difficiles pour grandir. Il est possible de se former (ex: Animacoop ) ou de se faire accompagner pour faciliter l’implication et la coopération et favoriser la durabilité de son réseau.