La systémie

  • Penser systém(at)ique : la systémie

Au travers de cette valeur,il convient d’entendre la reconnaissance d’une complexité globale de la Vie qui ne peut se limiter à des causalités toujours réductrices.

Si la pensée réductionniste peut avoir son utilité pour mieux comprendre le fonctionnement d’un élément d’un système (exemple : le fonctionnement d’une cellule), il est impératif de réintégrer cette compréhension avec le contexte dans lequel cet élément évolue en terme d’impacts rétroactifs (exemple : une cellule nerveuse ne peut être considérée identique à une cellule musculaire sans réduire les propriétés de chacune à leurs seules similitudes).

Ainsi, nous nous efforçons de penser chacun de nos actes comme ayant des incidences multiples à différents niveaux, et ce dans une logique circulaire (et non seulement causale). Nous nous appuierons sur les quatre principes systémiques fondamentaux suivants :


  • Le principe de totalité : Le tout vaut plus que la somme des parties.
    • Ainsi, additionner les différents objets que sont un pédalier, des roues, un guidon, un cadre, une selle ne permet pas grand chose… Mais de l’association de ces éléments individuels émerge un nouvel objet : le vélo ! Chaque partie qui compose le vélo garde ses fonctionnalités mais de nouvelles fonctionnalités émergent de l’association du tout… Le tout vaut plus que la somme des parties !


  • Le principe d’interaction : un élément interagit toujours avec d’autres
    • Exemple : notre volonté de « vivre le plus possible sans argent » n’a pas une incidence seulement sur nos vies personnelles mais aura également un impact sur la société à terme qui prendra en compte ce changement et sur lequel nous aurons à nous adapter, etc.


  • Le principe de rétroaction : toute action s’inscrit dans une circularité régulatrice de l’action elle-même.
    • L’exemple le plus usité pour expliciter ce principe est celui du thermostat d’un radiateur. Quand la température de la pièce baisse, le thermostat s’ouvre pour laisser la chaleur se diffuser dans le radiateur. Le réchauffement de la pièce qui s’en suit a à terme pour conséquence de fermer le thermostat.
    • La température ambiante est donc régulée entre une température basse qui déclenche l’ouverture du thermostat et une température haute qui le ferme.
    • Autre exemple avec le Vivant : la régulation des populations de prédateurs et de prédatés. Nul besoin de chasseurs pour réguler les populations ! Prenons le cas simple (et simplifié pour faciliter sa compréhension) des populations de renards et de lapins : quand, sur un territoire donné, la densité de population des lapins est forte, les renards ont l’opportunité de se nourrir mieux et plus facilement. Conséquence : leur densité de population augmente. Ce qui, de fait, accroît leur besoin de nourriture. Ils chassent donc plus de lapins dont la population est confrontée à une plus forte mortalité. Conséquence : la population des lapins se réduit. Cette diminution engendre une pénurie de nourriture pour les renards qui, à terme, voient leur population se restreindre. A un niveau seuil, les lapins seront moins chassés car moins sujets au risque de rencontrer un prédateur, ce qui par voie de conséquence, aura un impact positif sur leur population. La boucle est bouclée !


  • Le principe de l’homéostasie : la recherche constante d’un équilibre.
    • Dans l’exemple précédent décrivant la régulation des populations de lapins et de renards, le principe de l’homéostasie, c’est-à-dire d’équilibre, est mis en exergue et nous montre que la Nature s’ auto-régule au travers de processus complexes sur lesquels nous pouvons nous appuyer plutôt que lutter contre.
    • N’oublions pas que la Nature est un Système dont nous ne sommes qu’un des nombreux éléments. La détruire ou vouloir la réguler par notre seule croyance en notre toute-puissance comporte le risque désormais bien visible d’une rétroaction négative du Système pour nous-mêmes...

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