La mise en commun

  • Vivre systém(at)ique : la mise en commun


Il convient d’entendre cette disposition du groupe (c’est-à-dire le système social constitué des individus qui le composent) selon une approche qui vise à maximiser l’entre-aide mutuelle.


Nul besoin que tous participent à tout !

Seules quelques décisions d’ordre général réclament une adhésion de tous. Ces décisions sont celles qui discutent des grandes directions ayant un impact sur les limites du projet dans son ensemble. Dans ce cas, le principe du « consensus », c’est-à-dire la recherche d’un compromis accepté par tous, doit être privilégié.
Pour toutes autres décisions – et notamment celles réclamant la mise en œuvre de projets concrets, seulement ceux qui en ont la volonté, donnent leur adhésion, car y trouvent une plus-value à apporter au groupe autant que des bénéfices à y participer – le principe du « consentement » est privilégié. Aucune obligation ne peut être attendue dans une mise en commun qui ne soit choisie par tous ces membres.


Si ces deux principes de prise de décision au sein d’un groupe semblent s’exclure, il n’en est rien si l’on veut bien accepter le principe systémique de la rétroaction. Toute décision basée sur un principe de « consensus » doit au final aboutir au « consentement » de tous … Et quand un projet réclame le « consentement » de ses participants, il n’est nullement exclus qu’une recherche de « consensus » s’opère pour permettre peut-être à quelques hésitants d’augmenter le groupe.

Dans cette réflexion, « consensus » et « consentement » sont dès lors considérés comme les deux ingrédients de base pour toute décision. Seul leur « dosage » respectif est modifié en fonction de la nature et des objectifs des décisions considérées (le consensus sera privilégié pour les décisions plus « idéologiques », pour les « grandes lignes » qui concernent la communauté dans son entièreté tandis que le consentement sera plus adapté aux décisions qui réclament des actions concrètes).


Enfin, il est évident que tout individu qui n’adhère pas à une décision d’un groupe se trouve de fait et naturellement exclu de ce groupe et de son action. Le respect de ce que nommerons « l’association libre » doit être irrévocable et accepté de tous pour que toute décision d’exclusion soit de la responsabilité de l’individu et uniquement de l’individu et non l’exclusion de ce dernier par le groupe.
De même, le choix d’un individu de ne pas participer à une action d’un groupe ne remet aucunement en cause ses liens avec chacun des membres du groupe ni son adhésion à d’autres groupes et/ou actions. Chacun est libre de participer ou pas. La non-participation, et donc l’exclusion d’un individu, se limite à la durée du projet envisagé avec la liberté offerte à tout moment d’offrir la possibilité de s’associer si les circonstances permettent cette éventualité.


A ce titre, le fonctionnement des interactions entre les individus doit pouvoir s’inscrire dans une philosophie que l’on pourrait qualifiée de « philosophie anarchique » : chaque individu qui compose le groupe garde à tout moment le pouvoir de s’associer ou non à toute action qui réclame une décision commune. Dans cette acceptation, il est admis que chaque individu garde ses aspirations propres qui ne peuvent être assujetties aux ambitions de l’ensemble. Chaque action menée par un groupe est menée par l’association libre d’individus en accord avec l’action menée.

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