La permaculture

  • Pour une mise en acte systém(at)ique : la permaculture

Ces « principes systémiques » trouvent une concrétisation culturelle au sein de la société humaine au travers de la permaculture.

C’est au travers de la permaculture - de ses enseignements et de ses concrétisations déjà nombreuses à travers le monde - que nous alimenterons une majorité de nos initiatives. En effet, la permaculture peut nous apporter une aide précieuse dans la mise en place d’un nouveau mode de vie puisqu’elle s’inscrit pleinement dans les valeurs fondamentales à la source de notre motivation.

Ainsi, la permaculture est fondée depuis ses origines selon les trois principes éthiques que sont :

  1. Prendre soin de la Terre ;
  2. Prendre soin des Hommes ;
  3. Partager les ressources et distribuer les surplus.


Simples mais non simplistes, ils valent mieux que de longs discours. En tant que principes éthiques, il est essentiel de questionner constamment les projets au regards de ces derniers.
A l’aune de ces principes éthiques, quelques propositions de principes non dogmatiques peuvent dès lors être intégrées à nos réflexions, comme par exemples :

  • Un élément remplit plusieurs fonctions ↔ Une fonction est remplie par plusieurs éléments
    • exemple des canards dans un jardin potager :
    • Les canards (un élément du jardin) sont sources de viande et/ou d’œufs (1ere fonction : nourriture). Voraces de limaces, ils nettoient le potager de ces baveuses bestioles (2eme fonction : protection des salades). De plus, leurs excréments peuvent servir pour le compost (3eme fonction : compostage). Enfin, on peut également leur donner les restes alimentaires (4eme fonction : éviter les déchets).
    • Ainsi, l’élément « canard » remplit au moins quatre fonctions dans notre exemple (nourriture, protection des salades, compostage, diminution des déchets).
    • Prenons maintenant une fonction remplie par ces canard, par exemple, la fonction « nourriture ». Il serait imprudent de n’envisager notre alimentation que sur la base du régime « canard ». De fait, la nourriture issue de ce jardin-potager est en partie permise par les canard mais aussi par les légumes du potager, on peut également penser à des poules et des arbres fruitiers, etc.
    • De cette façon, la fonction « nourriture » est remplie par plusieurs éléments (« canard », « légumes », « poules », « fruits », etc.).


  • « Faire avec » et « laisser faire »
    • Deux devises dont le but n’est pas tant d’inciter à la paresse qu’à favoriser la biodiversité, la diversification des espèces et au final à réinscrire chaque action dans les cycles du Vivant.
    • Derrière cette « invitation à la paresse » comme moyen d’interaction avec le vivant se cache l’un des piliers de toute intervention : travailler avec la Nature et non lutter contre. Il est ainsi bien plus profitable de créer un environnement favorable aux vers de terre pour la préparation d’un potager que de se casser les ver-tèbres derrière une bêche !


  • Design
    • Ce mot est quelque peu différent de son acceptation dans le langage usuel. En permaculture, le « design » signifie les différentes étapes à réaliser avant de parvenir à l’objectif. Ces différentes étapes s’inscrivent dans un cycle d’améliorations et d’adaptations permanentes qui peuvent se résumer à
      • ◦ 1° Observation
      • ◦ 2° Analyse
      • ◦ 3° Décisions
      • ◦ 4° Test
        • puis retour à 1° Observation, etc.
    • avec le principe de « garder le meilleur » et d’améliorer le reste.


  • Exemple : la conception et l’organisation d’un lieu de vie.
  • Une première phase d’observation des lieux (au moins un an pour voir toutes les saisons) permettra le recueil d’informations primordiales (comme l’ensoleillement, les vents, les zones chaudes, froides, etc.).
  • L’analyse consistera dès lors à agréger ces données pour tenter de définir au mieux des zones en fonction des ressources du lieu selon les besoins.
  • Cette analyse doit aboutir à des décisions (souvent sous forme de compromis en fonction de la réalité dans laquelle se construit le projet comme, par exemple, comment « prendre soin des frontières » quand la surface est limitée).
  • Une fois les décision prises, restent les mises en œuvre qui s’inscrivent dans un cycle de testing, c’est-à-dire soumises à une nouvelle phase d’observations pour noter ce qui fonctionne et analyser les solutions possibles pour améliorer les inévitables inattendus parfois source de création et d’innovations !


  • Faire le plus petit effort pour le plus grand changement
    • C’est-à-dire utiliser des solutions progressives, à petite échelle et avec patience… Comme le fait la Nature !
    • Ici encore, nul besoin d’entendre « paresse » mais bien plutôt « travail » ! Mais non pas sous l’égide d’un Monde qui doit lutter contre les éléments, la Nature et pour un rendement toujours plus important et où « travail » renvoie dès lors inévitablement à souffrance.
    • Pourquoi devrait-on travailler dur, d’arrache-pied, se tuer à la tâche quand on peut envisager l’activité « travail » comme une activité qui vise à favoriser ce dont nous avons besoin pour vivre dans ce qui existe déjà dans la Nature ?
    • Quand on peut faire un « travail » comme une activité source de plaisirs et de bénéfices positifs… Il serait dommage de s’en priver !!!

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