Pourquoi?


Les jardins partagés, aussi appelés jardins communautaires dans le nord de la France, sont des jardins entretenus en commun par les habitants. Héritiers des jardins ouvriers, ces espaces verts refleurissent à travers la France depuis une quinzaine d’années. Il s’agit généralement de jardins ouverts à tous, créés à l’initiative des habitants d’un quartier et gérés de manière collective.

Les jardins partagés, qui traduisent chez les citadins un besoin de retour à la nature, peuvent prendre des formes diverses. Ils peuvent en effet avoir des objectifs sociaux, culturels ou pédagogiques.

Plus que de simples potagers à usage alimentaire, ces espaces verts ont de multiples avantages. Ils sont :

• des lieux d’échange favorisant la mixité sociale
• des outils d’éducation au respect de l’environnement (jardinage bio avec compostage et
récupération de l'eau de pluie...)
• des lieux favorisant l’insertion de personnes handicapées ou en difficulté
• un moyen d’améliorer son cadre de vie en milieu urbain et d’animer son quartier (fêtes en plein air,
événements culturels...).

Plusieurs grandes villes de France se sont engagées dans des démarches de création et d’accompagnement des jardins partagés : Nantes, Bordeaux, Montpellier, Paris... La ville de Paris compte ainsi plus de 30 jardins partagés et une quarantaine de projets sont à l’étude.
Sans chercher à imiter ces grandes villes, il nous semble avantageux d’offrir aux habitants de Guéret une telle possibilité. En effet, alors que les plus aisés ont tendance à quitter la région ou s’installer en périphérie de la ville, où ils auront accès à des maisons avec terrain dans les secteurs pavillonnaires, ceux qui n’ont d’autre choix que d’habiter ces quartiers résidentiels se retrouvent vite coupés de la nature et de certaines interactions favorisant la mixité sociale.

La ville de Guéret, chef-lieu de la Creuse, ne possède à ce jour pas de grand jardin ouvert, à forte valeur sociale, agro-environnementale et pédagogique. Des études et projets divers ont certainement été lancés au fil des ans mais sans visiblement porter leurs fruits. Cependant, bon nombre d’initiatives créatives et collaboratives ont récemment vu le jour à Guéret, de la Quincaillerie Numérique à l’Epicerie Solidaire, et c’est dans cette dynamique que s’inscrit notre projet. Dans le Contrat de Ville 2015-2020, un regroupement de quartiers ressort parmi tous comme prioritaire, celui de l’Albatros, dont les résidents souffrent d’exclusion et d’isolement, tant en ce qui concerne l’emploi que la formation et que le lien social. C’est pourquoi il nous a semblé essentiel de nous concentrer sur ce quartier de la ville et de chercher à y implanter un espace convivial d’apprentissage et de partage.

Une étude réalisée en 2010 par Emmanuelle Reuse pour le CCAS de Guéret, montre qu’un intérêt pour les jardins existe bel et bien parmi les résidents de ces quartiers. Ces données méritent d’être réactualisées, mais plusieurs entretiens conduits avec des acteurs liés aux réalités de la vie sociale de Guéret, dans le but de bien comprendre et d'intégrer au mieux le futur public du Jardin des Communs, pour confirmer ces données. L’expérience conduite par le collectif Permacreuse et le Secours Populaire de Guéret est un bon exemple du goût qu’ont les habitants de se retrouver pour jardiner et cultiver ensemble, et mérite d’être développée.