La raison d'être du projet et nos motivations


Nous pouvons définir la raison d'être de notre (futur) écovillage ainsi :

Un lieu de vie de fraternité et de sobriété heureuse, et un terreau participatif pour faire fleurir des projets à impact positif et respectueux dans les paysages écologique, social et culturel, pour nous comme pour le monde.

Peut-être vous interrogez-vous sur la signification de cette phrase, aussi voilà quelques explications :

- Un lieu de vie : c'est un endroit où nous, membres du projet, habiterons et vivrons.

- Fraternité : c'est la valeur essentielle de ce projet, la connexion avec les autres, que permet la vie en communauté ; c'est aussi un clin d'oeil à la fratrie, car nous comptons trois frères, et deux soeurs !

- Sobriété heureuse : cette expression de Pierre Rabhi résume à merveille cette envie profonde de vivre plus simplement et plus pleinement.

- Un terreau participatif : c'est la communauté même et ses potentialités, le fait de vivre et travailler ensemble, de coopérer dans un esprit d'entraide, qui permet de faire pousser des montagnes !

- Des projets à impact positif et respectueux : c'est-à-dire tout projet qui contribue, dans un domaine ou un autre, à faire progresser l'homme et le monde vers un avenir meilleur, plus sain - le meilleur exemple en est le projet d'école à pédagogie alternative - tout en respectant chacun des autres domaines.

- Paysages écologique, social et culturel : ces notions nous semblent bien englober, à elles trois, toutes les directions que peuvent prendre un projet (c'est entre ces trois directions qu'on peut choisir, en souscrivant à la Nef, concernant le financement de projets grâce à nos épargnes). Pour le côté écologique, le plus simple, c'est tout ce qui concerne la santé de notre planète, de la biodiversité, du bien-être animal, etc. Pour le côté social, c'est tout ce qui a trait à l'humain, et aux relations entre humain, pouvant être compris dedans : les qualités humaines, la communication, le bonheur/bien-être/épanouissement, la santé, le développement personnel, etc... Et enfin, dans le côté culturel, on peut entendre tout ce qui émane de l'humain, d'après wikipédia "l'ensemble des traits spirituels, matériels, intellectuels et affectifs", et qui peut donc aussi englober les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, croyances, traditions, les systèmes éducatifs... la culture rime aussi beaucoup avec diversité et créativité.

- Pour nous et pour le monde : dans un premier temps nous recherchons, dans ce projet d'écovillage, un support pour notre propre notre bonheur à nous dans ce projet d'écovillage ; mais pas exclusivement : le but est tout autant de partager notre expérience et d'influer, voire d'agir à petite ou grande échelle sur le monde extérieur, dont nous faisons partie intégrante. En gardant à l'esprit que pour vouloir aider les autres, il faut d'abord s'aider soi-même.

Et les motivations qui sous-tendent ce projet...

Notre motivation à fonder un écovillage, et l'enthousiasme que nous portons à ce projet de vie, peut se répartir sur trois piliers, trois motivations essentielles : retrouver une vie simple au contact de la nature et de notre propre nature, retrouver les valeurs et la force de la communauté, et s'appuyer sur ces deux premières pour contribuer à notre échelle, par la puissance de l'exemple et celle du partage, à l'aube d'un monde plus humain.

La sobriété heureuse de Pierre Rabhi est une notion qui résonne en nous. Dans un monde de plus en plus imprégné de capitalisme, d'individualisme et de matérialisme, le besoin apparaît de plus en plus fort, partagé et évident, de revenir à un mode de vie plus simple, plus sain, retrouver un rythme plus mesuré, pour goûter à la vie plus authentiquement. Avant même les considérations environnementales, nous percevons la nature comme quelque chose dont on ne peut se passer. La vie a son propre rythme, celui des saisons, et nous savons qu'il est essentiel de s'y accorder pour vivre mieux. Vivre mieux, en passant aussi par manger mieux : consommer des produits qu'on a vu pousser et que nous savons sains.
Attention toutefois, ce "retour vers la nature" n'est pas pour nous un retour en arrière niant tout progrès technologique, mais consiste simplement à restaurer ce lien essentiel avec la nature.

La deuxième thématique, la vie en communauté, nous semble également vitale, à tous points de vue. Pour plusieurs d'entre nous, elle a été une expérience lors de certaines périodes de nos vies, et nous avons appris à en goûter les bénéfices. Sur le plan social, elle vient contrebalancer les effets de plus en plus établis de notre monde moderne : l'isolement et le sentiment de solitude, conséquences de modes de vie individualisés (chacun sa maison et ses possessions) et des réseaux sociaux qui désincarnent le lien social pour le rendre majoritairement virtuel. La vie en communauté comble ce vide solitaire, nous apportant un sentiment de complétude et de sérénité (tout en permettant de vivre des nécessaires périodes de solitude).
Sur un aspect plus philosophique de cette thématique, nous croyons que, plutôt que de nous apporter plus de bonheur, nos possessions ont en réalité tendance à nous posséder et nous priver de notre liberté ; et la vie en communauté, par la mutualisation des biens qu'elle implique, nous libère de cette possessivité, tout en nous permettant de jouir d'un plus grand nombre de biens.
Ecologiquement, les effets positifs de la communauté et de la mutualisation semblent simples à mettre en évidence : pour exemples, l'utilisation en commun de salles permet de limiter l'énergie en chauffage, il n'y a besoin que d'une ou deux machines à laver pour une dizaine de foyers, etc. La coopération qu'implique la communauté permet également la mise en oeuvre de petits projets écologiques plus difficilement réalisables seul : production de légumes naturels, rénovation ou création de bâtiments plus verts, etc.
Economiquement, les bienfaits ne sont pas non plus à démontrer : acheter en gros est moins cher qu'acheter au détail, partager les outils et biens (voitures, accessoires de cuisine, machines à laver) permet de réduire les frais - et donc de jouir d'autant de choses qu'un foyer standard pour bien moins cher, nous rendant de fait plus riches matériellement.

Enfin, devant un monde dont les problématiques deviennent de plus en plus critiques (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, faim dans le monde, accroissement des inégalités...), devant l'urgence de plus en plus pressante, nous voulons agir. Nous refusons de nous sentir impuissants, bien que révoltés, face à toutes les informations exclusivement négatives dont nous bombardent les médias, et nous refusons d'attendre plus longtemps que la solution nous viennent d'en haut. Les solutions, car elles sont multiples, doivent avant tout être locales pour être effectives.
C'est en nous changeant nous-mêmes que nous pouvons espérer voir le monde changer, et c'est pourquoi nous aimerions par le biais de cet écovillage devenir le changement que nous souhaiterions pour le monde, par la puissance de l'exemple et celle de l'action positive. Notre écovillage ne sera sous-tendu par aucune motivation politique de quelque parti, mais nos revendications et nos valeurs seront portées par notre façon de vivre même : nous croyons que c'est ainsi, simplement en vivant et partageant nos valeurs, que nous pouvons espérer qu'un jour elles soient portées tout en haut de notre société.
Concrètement, sur le plan environnemental, nous voulons incarner le mode de vie soutenable que nous souhaiterions voire à grande échelle, grâce à la permaculture, aux principes écologiques et biologiques, aux énergies renouvelables. Sur le plan social, nous voulons incarner l'esprit communautaire et la solidarité que nous souhaiterions voire régner au sein de la grande famille humaine, grâce à la vie en communauté, à une gouvernance participative, à une éducation respectueuse de l'enfant, à des outils relationnels et de développement personnel.
Et au-delà de la simple incarnation de nos valeurs, l'écovillage se verra au fil du temps, nous l'espérons, rayonner de plus en plus vers les cercles communaux, départementaux, régionaux, en participant à des mouvements à impact positif (partenariat avec d'autres associations, tissage de réseaux, organisation ou participation à des événements comme festivals, rencontres...).