Le 28 mai 2019, le Journal officiel a publié un rapport du Conseil économique, social et environnemental (C.E.S.E.), intitulé L'éducation populaire : une exigence du 21ème siècle. En tête de ce rapport : 20 préconisations.
Êtes-vous d'accord avec celles-ci ?


Stéphane Viry, député :
Je suis d'accord avec les 20 préconisations du C.E.S.E
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
L'éducation populaire est un sujet transversal qui intéresse plusieurs aspects de la vie quotidienne de nos Concitoyens et qui doit faciliter le développement des plus jeunes d'entre eux. Énoncer des préconisations en faveur de l'éducation populaire est donc, à mon sens, intéressant, sain et même indispensable.

Dans votre mandat actuel quelles sont vos propositions concrètes pour l'application de ces préconisations ?


Stéphane Viry, député :
Dans le cadre de mes fonctions parlementaires, j'ai déjà travaillé sur des propositions concrètes à travers de nombreuses propositions de loi que vous pourrez trouver sur le site internet de l'Assemblée nationale. J'ai également déposé plusieurs propositions de résolution dans 1e même objectif.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Dans le cadre de la négociation et des discussions entourant l'élaboration du futur CPER,
nous sommes prêts à relayer vos souhaits de création de tiers lieux, soutenus par l'Etat comme par plusieurs collectivités locales contractantes, et qui serviront la cause de l'éducation populaire.
Du reste, [...] je promeus toujours le mouvement associatif, ses valeurs, son fonctionnement, ses bienfaits, la réalisation qu'il permet à ses bénévoles, l'apport qu'il suscite auprès de ses bénéficiaires et, donc, je communique largement sur les dispositifs que vous évoquez, offerts par la loi, pour faciliter l'engagement associatif.

Êtes-vous prêt à soutenir l'abandon des appels à projets annuels au bénéfice de conventions pluriannuelles ?


Stéphane Viry, député :
Je soutiens l'abandon des appels à projets annuels au bénéfice de conventions pluriannuelles, position que j'ai déjà soutenue publiquement à plusieurs reprises.
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Concernant les appels à projets, ils répondent davantage à la mise en place d’événements ponctuels. La convention pluriannuelle permet un fonctionnement qui peut se projeter sur une période plus longue.
François Vannson, Président du conseil départemental :
Il est important de souligner que le Département n'a jamais eu recours aux appels à projets dans le cadre de sa politique culturelle. ll s'est d'ailleurs inscrit depuis 2018, dans une démarche durable de conventionnement pluriannuel avec toutes les grandes fédérations d'éducation populaire et développe, dès que possible, cette méthode de partenariat pour les projets structurants.
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
La priorité aujourd’hui concernant l’éducation populaire est de sécuriser le modèle économique avec la mise en place de contrats pluri-annuels d’objectifs et de moyens et d’abandonner les appels à projets chronophages pour les équipes au détriment de l’action.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Le projet de notre équipe candidate aux élections régionales était celui de la coconstruction des politiques publiques avec tous les acteurs concernés, sur les différents territoires qui composent le Grand Est. Nous sommes donc davantage favorables à l'accord de conventions pluriannuelles plutôt qu'à l'émission d'appels à projets ponctuels, au formalisme parfois compliqué et aux exigences parfois court-termistes.
Jean-Marie Lalandre, Conseiller régional :
Je ne suis pas favorable à un abandon systématique des appels à projets annuels au profit de conventions pluri-annuelles. En effet, à l'instar de ce que nous avions mis en place en lorraine (Irelis projets et Irelis manifestations) je crois préférable d'avancer sur deux jambes.

La culture est une compétence à tous les échelons des collectivités ? Y êtes-vous favorable ? Qu'envisagez-vous pour la concrétiser ?


Stéphane Viry, député :
Je suis favorable à ce que la culture soit une compétence dévolue à toutes les collectivités territoriales.
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Il est indispensable de poursuivre ce choix de considérer la culture comme une compétence majeure.
François Vannson, Président du conseil départemental :
En ce qui concerne les compétences liées à la culture, la loi impose aux Départements, de mettre en place un schéma départemental des Enseignements artistiques, mais aussi de gérer les archives, les bibliothèques départementales et les musées départementaux.
L'Assemblée départementale a fait le choix d'aller au-delà des compétences qui lui sont confiées en apportant son soutien de manière volontaire à la vie culturelle locale.
Ce soutien s'exprime à travers non seulement des aides financières, des conseils et expertises de la part des équipes du Département, mais aussi des ressources techniques par le biais, par exemple,
du parc départemental de matériel scénique.
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
La culture est un vecteur, un catalyseur de la cohésion sociale et du bien vivre ensemble. Elle doit être une compétence à tous les échelons des collectivités mais ces dernières doivent travailler en synergie pour permettre un développement harmonieux et cohérent de celle-ci sur les territoires.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
La culture est bien une compétence qui concerne nos communes, nos intercommunalités, nos départements, nos régions. Il importe donc que chaque niveau de collectivité s'en saisisse,
se sente concerné, un peu à la façon de la clause de compétence générale, et non pas qu'il soit juridiquement permis de ne l'exercer que par un seul échelon.
Jean-Marie Lalandre, Conseiller régional :
Je suis favorable à une compétence transversale pour la culture. Je ne peux répondre précisement à une concrétisation car celle-ci relève du volontarisme politisque de chaque structure.

Les demandes de subvention obligent les associations à constituer un dossier différent selon une procédure différente avec un calendrier différent selon l'institution à laquelle elles s'adressent. Quelles solutions concrètes proposez-vous pour une unification administrative à tous les niveaux, État, région, département, communes et E.P.C.I. ?


Stéphane Viry, député :
Concernant les difficultés administratives que subissent les associations dans la constitution de leur dossier, il serait pertinent de créer une plateforme unique ainsi qu'une base de données uniformisée pour toutes Ies collectivités territoriales.
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Le projet de contractualisation avec nos territoires va répondre à cette nécessité de simplification des dossiers de demande de subvention.
François Vannson, Président du conseil départemental :
Le Département n'a pas compétence pour imposer une unification des procédures administratives à tous les niveaux (Etat, Région, Département, Communes, EPCI). ll s'est néanmoins engagé dans une démarche de simplification des relations à l'usager via la mise en œuvre d'un guichet citoyen dématérialisé.
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
Afin d’apporter une réponse à ces difficultés il serait intéressant de créer, d’imaginer un lieu ressources pour les associations culturelles dans lequel elles trouveraient toutes les infos, les aides et l’accompagnement pour toute question, tout projet, demande de subvention... etc, avec du personnel dédié à cette mission. Par ailleurs ce lieu ressource pourrait être une plateforme de rencontres, débat, partage... un véritable creuset artistique pluridisciplinaire, catalyseur d’énergies.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Les acteurs du monde associatif rapportent effectivement que leurs différents partenaires publics exigent d'eux un formalisme lourd [...] alors même que l'on s'adresse souvent, ici, à un public bénévole de non professionnels. Il pourrait être créé un guichet unique des associations, qui centralise ces procédures et serve d'appui et de soutien aux différentes structures de l'éducation populaire.
Jean-Marie Lalandre, Conseiller régional :
Les demandes de subvention nécessitent l'instruction d'un dossier type unique, dossier devant être co-construit avec les association.Avec notamment une recherche de simplification, un objectif d'efficience, de délai raccourci.

Selon vous, pour les associations d'éducation populaire et de la culture, comment doivent être réparties les sources de financement ?


Stéphane Viry, député :
Le financement devrait s'établir de manière conjointe entre l'État et les collectivités territoriales selon leurs politiques publiques.
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Les sources de financement des associations de l'éducation populaire dépendent aussi de la nature de leur activité ( service public,projets, événementiels....)
François Vannson, Président du conseil départemental :
Le Conseil départemental, conscient de la richesse du tissu associatif sur le territoire et bien que la loi ne l'y oblige pas, a choisi depuis longue date d'apporter un soutien significatif aux associations culturelles et aux grandes fédérations d'éducation populaire en y consacrant une enveloppe annuelle constante de 490 000 €.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Les sources de financement des mouvements d'éducation populaire et de la culture devraient être répartis de façon concertée avec plusieurs collèges d'acteurs (élus, représentants associatifs, usagers des services proposés, etc.)
Jean-Marie Lalandre, Conseiller régional :
Le financement de l'éducation populaire, laquelle doit être considéré comme une éducation pleine et entière, ne peut relever que de l'État et des Régions. La répartition financière devrait être tranchée par le CPER.
Pour la culture, les financements relèvent de l'ensemble de la strate politique. Les pourcentages de participation dépendent de la nature des activités proposées.

Quelles sont votre analyse et votre opinion sur le rôle et les pratiques générales du monde associatif plus particulièrement dans les Vosges ?


Stéphane Viry, député :
Le monde associatif est indispensable, dans les Vosges comme dans le reste du pays.
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Certaines associations demeurent encore très fermées sur elles mêmes, avec un manque réel de lucidité quant à la réalité d’un monde multiple.
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
Dans les Vosges, nous avons la chance d’avoir un monde associatif d’une très grande richesse mais cette offre est inégale sur les territoires. Le Conseil départemental au travers de son schéma de la culture a souhaité y remédier avec la mise en place de dispositifs favorisant une présence artistique sur l’ensemble du territoire, notamment avec la mise en place de contrats d’objectifs avec les partenaires les plus structurants et avec les fédérations d’éducation populaire.
Il serait souhaitable que les autres collectivités en fasse de même.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Au-delà de ce que j'ai déjà dit quant à mon attachement au monde associatif (je me suis moi-même fortement engagée au sein d'associations culturelles, patrimoniales, caritatives, sportives, sociales, etc.), je pense qu'il gagnerait, dans notre département, à être mieux coordonné. Joindre leurs forces permettrait sans doute à nos associations de lever certains freins quotidiens à leur action.
Jean-Marie Lalandre, Conseiller régional :
Avec 10 000 vosgien(ne)s identifiés en quantité de bénévoles notre département est bien pourvu.
La palette des activité dévelloppée, [cite les domaines d'action] couvre en un mot : notre vie quotidienne.
En contact hebdomadaire avec nombre d'associations, je peux mesurer le formidable, et souvent très long, engagement de ces bénévoles.
Néanmoins, plusieurs difficultés, si nous ne les résolvons pas collectivement, peuvent conduire à une diflation dangereuse. Sans exclusive, je pense à la problématique des financements, à la complexité d'élaboration des dossiers, au temps trop long d'instruction, à la difficulté de trouver une relève.
Il peut arriver que l'arrêt d'un Président et de sa fidèle et proche équipe ait pour corollaire la disparition d'activités et même la fin de l'association. Voici quelques une de mes réflexions, pour lesquelles je n'ai pas la prétention de détenir toute la vérité.

Êtes-vous volontaire pour participer à un débat-citoyen animé par le Collectif Réseau d'êtres sur tous ces sujets cet hiver ?


Stéphane Viry, député :
Oui
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Oui
François Vannson, Président du conseil départemental :
Oui
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
Oui
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Oui

Êtes-vous intéressé, volontaire pour contribuer à des ateliers territoriaux, facilitant la rencontre, la réflexion et l'action entre tous les acteurs d'un territoire, en faveur du développement de la culture et de l’éducation populaire ?


Stéphane Viry, député :
Oui
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Oui
François Vannson, Président du conseil départemental :
Oui
Ghislaine Jeandel-Jeanpierre & Canteri Raphaëla, Conseillères départementales :
Oui
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Oui

Êtes-vous prêts à soutenir des élus des collectivités à créer des espaces de concertation et de construction qui intégreront des citoyens, des associations prêts à contribuer aux politiques publiques ?


Stéphane Viry, député :
Oui
Elisabeth Del Genini, Conseillère régionale :
Soutenir la création d’espaces de concertation et de co-construction qui intégreront citoyens et associations prêts à contribuer aux politiques publiques me semble une évidence.
François Vannson, Président du conseil départemental :
Le Conseil départemental s'est emparé de cette problématique depuis longue date. C'est tout l'objet notamment de la plateforme cultureCnous, des nombreuses rencontres professionnelles organisées tout au long de l'année ou bien encore, des assises départementales de la culture qui ont eu lieu en 2018 et qui se sont concrétisées par la rédaction d'un schéma départemental de la culture.
Hélène Colin, Conseillère Régionale :
Oui, j'apprécierais de participer à la réflexion préalable à la mise en place de tels projets ainsi qu'au fonctionnement de telles structures.