SUV La liberté de polluer : une série d’actions visuelles pour dénoncer l’impact des SUV sur le climat
Dans la semaine 14 au 18 décembre plusieurs rebelles ont collé des affiches sur les feux rouges pour sensibiliser les conducteurs automobiles à l’impact des SUV sur le climat. Le mercredi 16 au matin, d’autres ont accroché des banderoles sur des ponts de l’agglomération tourangelle.
Cette semaine s’est terminée le Samedi 19 décembre dans la matinée. Une vingtaine de membres du groupe local Extinction Rebellion Tours se sont rendus devant la concession Volkswagen à Saint-Cyr-sur-Loire pour une action de désobéissance civile non violente.
Nous avons peint une partie de la devanture et mis de feuilles mortes sur des voitures pour alerter les pouvoirs publics sur les dangers des SUV.
La Police est arrivée, a nassé les rebelles à l’extérieur de la boutique pour un contrôle d’identité avant de les libérer.
L'action s'est terminée à 11h45.
Nous demandons leur retrait total de la vente.
C'est une responsabilité publique de rendre ces véhicules has been (penser au tabac). L'enjeu est de renverser l'image des véhicules lourds tels que les SUV. Il faut donc Interdire la publicité pour les SUV et plus généralement pour tous les véhicules inutilement lourds (Proposition de la convention citoyenne pour le climat). Les élus doivent mettre en place des alternatives sûres et attrayantes à la mobilité dans les villes et à longue distance.
Cette série d’actions à portée symbolique, s'inscrit dans le cadre des revendications d'Extinction Rébellion à savoir :
1) La reconnaissance de la gravité et de l'urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet.
2) La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée.
3) L’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant.
4) La création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.
Un SUV émet en moyenne 20% de GES en plus qu'une autre automobile [1]. En 2018, les SUV ont émis 700 mégatonnes équivalentes CO2, (autant que le Royaume Unis et les Pays-Bas réunis). A cela, il faut ajouter le coût écologique exorbitant de la chaine de production : l'électronique, les pneumatiques, la carrosserie et bien sûr les batteries. Du fait de tous ces facteurs, les SUV sont la 2eme cause d'augmentation des émissions de CO2, dans le monde comme en France. Dans le monde, c'est moins que l'énergie mais plus que l'aviation ou les industries lourdes. En France c'est juste derrière l'aviation [2]. Sans réduire les ventes de SUV, la France n'atteindra pas ses objectifs climats [1]. Des décisions politiques doivent être prises maintenant.
La raison principale de cet impact est que les SUV sont extrêmement lourds. Ce sont des 4x4 de ville ce qui est une aberration. De plus, d'après une enquête d’AXA, ils sont responsables de 25% d’accidents de plus que les autres véhicules.
Le terme SUV a été martelé par les fabricants automobiles, associé à une image de liberté et d'évasion, afin de rendre attrayant des 4x4 qui avaient au départ une mauvaise image.
Trois raisons structurelles expliquent cette situation : l’effet de mode alimenté par la publicité, l’absence de régulation du gouvernement et le choix industriel des constructeurs automobiles. L’essor du SUV est lié aux battages médiatique et commercial menés depuis dix ans par une armée de communicants [5]. Le budget total de la publicité automobile en 2018 représentait 3,3 milliards d’euros en France [4], soit l’équivalent du budget TER de l’ensemble des régions. Pour chaque voiture vendue, un peu plus de 1.500 euros sont dépensés en publicité. La réussite de ce processus est telle que les SUV sont devenus un marqueur social très fort et par là même un marqueur des inégalités.
On voit donc que le SUV est une aberration économique, écologique et sociale.
Encore récemment le gouvernement et sa majorité à l'Assemblée Nationale ont rejeté l'idée d'un malus poids, alors même qu'il faisait partie des propositions de la convention citoyenne pour le climat, c'est donc tombé à plat
! Autre mesure enterrée : la fin des publicités pour les véhicules polluants comme les SUV. "Pourtant c'est cet imaginaire-là qu'il faut changer. Le parc automobile doit aller vers des véhicules plus sobres et plus légers." (Mathieu Chassignet, ingénieur).
Comme indiqué plus haut, le vrai véhicule propre c'est le vélo
. Ainsi, la priorité doit être d'améliorer les conditions de l'usager pour le vélo
et non pas d'adapter la voirie pour les véhicules de plus en plus gros.
La deuxième solution évidente est le transport en commun, en ville comme à grande distance, via un réseau de bus et de trains qui doit être amélioré et réaménagé. Le bus est la solution la plus simple et la moins coûteuse à mettre en place à grande échelle [6]. C'est une solution de masse qui nécessite plus de logistique que le vélo : il faut des bus ou des trains disponibles qui ne tournent pas à vide. Elle doit donc s'accompagner d'une vraie volonté politique.