Présentation du Plan Communal de Sauvegarde de Lodève - Réunion Publique

Ce pcs a été voté à Lodève le 20 juin 2019

Parmi la salle presque comble, nous étions venus ce soir là à cinq ou six habitants pour évoquer les thématiques des divers risques sociétaux: crise pétrolière, crack-financier, fragilité du système d’approvisionnement alimentaire en circuit long... mais les responsables (politique, pompiers, gendarmerie, service de mairie, prestataire spécialisé...) n'ont pu que, avec du fil à retordre, recadrer notre petit groupe qui relançait sans cesse plus ou moins adroitement sur ces sujets préoccupants qui semblent présider réellement à notre avenir commun. Pour les organisateurs de la soirée « ces risques sociétaux » étaient simplement « hors sujet » et ne rentraient pas dans le cadre d'obligations légales d'information et de préparation d'une commune... cela à cause de la définition admise des risques majeurs (dictés par les gouvernements et les préfectures), sont reconnu comme tels :

• Les risques naturels : avalanche, feu de forêt, inondation, mouvement de terrain, cyclone, tempête, séisme et éruption volcanique
• Les risques technologiques : d'origine anthropique, ils regroupent les  risques industriel, nucléaire, biologique, rupture de barrage...
• Les risques de transports collectifs (personnes, matières dangereuses)   sont des risques technologiques. On en fait cependant un cas particulier car les enjeux varient en fonction de l'endroit où se développe l'accident

A tours de rôle, nous avons tellement demandé la parole que l'animation et le déroulement prévu du propos en furent gêné. Au fur et à mesure que nous intervenions, le reste du public se retournaient et montrait quelques soufflement d'agacements, du genre « olala mais qu'est-ce qu'ils ont ceux là... » c'est comme si, avec nos interventions, des plus légitimes, nous dérangions « la messe »... c'est vrai qu'en matière de risques l'imaginaire collectif se fixe sur ce qu'il connaît, les inondations de 2015 par exemple... pourtant, ces inondations n'ont rien de « naturelles », elles sont surtout le fait des ruissellements de l'eau sur les nombreux goudrons de la ville... Ce qui cloche, ce sont nos aménagements et l'organisation de notre système économique depuis environ 100 ans. Ce qui est dangereux pour l'avenir de nos populations et qui constitue le véritable risque MAJEUR c'est l'apparence d'équilibre de la société et la profusions des choses à consommer. Mais tout cela est très fragile en fait.

Pour nous il était important ce soir là d'affirmer que nos services publics locaux ne doivent pas se contenter de préparer la gestion des chamboulements dit « naturels», mais qu'il faut absolument qu'ils considèrent la fragilité du système mondialisé de l'organisation humaine... et agir en conséquence. Car c'est là que le compte à rebours est lancé sur notre château de carte.

D'importantes remises en causes sont à faire à tout les niveaux de nos organisation locales, il n'y a pas que les élus, les gendarmes et les pompiers qui sont concernés, c'est peut-être à la population tout entière de s'emparer de ces sujets et de son destin. Les pouvoirs public doivent tenir un rôle de facilitations et non de simple commandement en cellule de crise. Les risques réels que nous évoquons dépassent largement la sphère du pouvoir politique et de son imaginaire habituel.

C'était donc une soirée un peu « tendue » qui traînait en longueur. Il est compréhensible par ces conditions d'expliquer pourquoi la première adjointe de mairie, Gaëlle Levèque (qui nous a cependant toujours tendu le micro) oublia d'évoquer un point assez important du dispositif PCS de Lodève : ce qu'un membre de notre petit groupe ne manqua pas de relever alors que la réunion publique touchait à sa fin...
L'assemblée se retourna alors avec les gros yeux de la surprise...
-« Ah oui on allait oublier !  » s'exclama confuse la première adjointe; s'installa un court et délicieux silence dans l'assemblée (« olala mais qui c'est ceux-là? ») avant que nous entendions la présentation sommaire de la Réserve Communale de Sécurité Civile de Lodève. ( elle aussi votée le 20 juin+ addendum croix rouge).

En deux mots, une telle réserve est une équipe d'habitants volontaires à l'assistance des populations en cas de crise. Cette réserve fonctionne en complément des acteurs habituels de la sécurité civile. Pour y participer il faudra s'inscrire en Mairie. Reste à savoir si cette instance aura son mot à dire sur la préparation des possibles et multiples crises qui nous menacent, ou si elle se limitera aux nécessaires et honorables tâches de touiller des Roico-Minut-Soup et de distribuer à Luteva des couvertures à des familles en peines suite à une inondation... Il est bien probable que non. A moins que la crise sanitaire du virus Covid-19, suivi de la crise économique qui s'annonce ouvrent un peu les horizons de pensées habituels.

Au niveau politique, la notion de « sécurité » doit évoluer. Elle ne doit plus faire uniquement référence à l'électorat qui a très peur des délinquants, des voleurs de pneus, des jeunes qui traînent dans la rue... La véritable sécurité est une thématique qui doit retrouver tout son sens dans notre capacité à faire évoluer notre territoire vers plus de résilience.