Témoignage: "Ma grand mère est en EHPAD, elle a survécu sans soin au covid alors qu'elle souhaitait nous voir et n'en avait rien à foutre. On le lui a interdit. On nous a interdit de la traiter. Elle est toujours assignée à résidence et nos ne pouvons pas la voir au prétexte (dixit le directeur) que il y a eu des cas de réinfections et qu'il faut la protéger. Elle n'est pas d'accord. Nous ne sommes pas d'accord. Elle est simplement enfermée. Tout va bien ?"

Témoignage : > Lors du confinement, engagée dans la coordination de la distribution de paniers alimentaires solidaires dans mon quartier, j'ai rencontré des personnes dans des situations tragiques : personnes sans ressources, mais aussi personnes aidantes : institutrices, employés de Pôle Emploi, salariés d'asso travaillant en solo depuis leur domiciles... auxquels seul le collectif d'habitants "CHO3" a tenté de répondre dans l'urgence et la solidarité, avec les moyens du bord dans un abandon complet des pouvoirs publics. > Actuellement, j'ai dans mes ateliers de formation en Communication Relationnelle à l'hôpital de Martigues, des personnes en souffrance des conséquences du confinement et de la gestion sanitaire et médiatique : angoisses de mort, angoisses de la perte de travail, de revenus, peur des autres et de soi, culpabilisation, isolement..."





Olivier de Soyres, médecin Anesthésiste-Réanimateur à Toulouse:
« Médecin réanimateur à Toulouse, j'ai eu l'honneur de soigner des patients Covid-19 graves. Ceux qui sont si malades qu'il faut les maintenir endormis, intubés, sous respirateur artificiel, parfois pendant six semaines. A ce titre, je me permets ici d'aborder les questions de maladie, de soins et de liberté que cette crise soulève.
A l'heure où les villes françaises instaurent le masque obligatoire dans les rues, où les cinémas referment faute de public, où les restaurateurs constatent la frilosité des clients, où les plans sociaux se préparent, on désespère d'entendre la voix de la raison et de la liberté.
A condition d'avoir des réanimations en état de fonctionner, on ne meurt pour ainsi dire plus du Covid-19. Cette phrase peut choquer mais c'est notre expérience. Quand les services n'étaient pas débordés, seulement très mobilisés, avec des personnels préparés et formés, ce qui a été notre cas à Toulouse, les patients ont survécu. Certains sont morts avec le Covid, mais pas du Covid. Comme ce patient cancéreux ne pesant plus que 37 kg pour 178 cm qui, en contractant le virus, a vu sa vie raccourcie de quelques jours. Ces patients ne peuvent justifier le chômage des jeunes. Ni les dettes abyssales laissées aux générations suivantes. Ni le renoncement massif à nos modes de vie.
Oui, nous autres soignants, avons eu du travail, certains se sont contaminés. Peu en sont morts, et probablement plus aucun n'en mourrait aujourd'hui. C'est notre métier, et nous nous mobilisons tous les jours contre un tas d'autres maladies. La censure morale que certains soignants veulent exercer est une insulte à notre profession. Tous les jours, des gens meurent au travail ou en y allant. Les sauveteurs en mer nous demandent-ils d'arrêter baignade et plaisance au prétexte des risques ? Le virus est là. La majorité n'en subira pas de dommage significatif. Il est parfois virulent mais on sait maintenant soigner la majorité des cas graves. Alors remettons-le à sa juste place ; n'en faisons pas un terroriste, c'est-à-dire un agent dont l'impact psychologique et sociétal dépasse de loin son impact physique.
Avant l'hiver qui risque de voir la contagiosité augmenter, il faudrait plutôt avoir un plan pour pouvoir mieux soigner les cas sérieux. Armons les hôpitaux pour faire face efficacement, formons du personnel médical supplémentaire à la réanimation spécifique des Covid graves. C'est possible. Et vivons. Libres. »

Source : Le Parisien, opinion