Le tiers-veilleur, un acteur de la recherche participative Note sur l’accompagnement de la recherche participative

Description : Les termes de « participation » et de « co-construction » ont le vent en poupe. « Le terme de co-construction a fait
irruption de manière récente dans le langage courant : utilisé dans la presse écrite une fois par an avant 2003,
une fois par mois en 2005, il apparaît presque quotidiennement en 20131». Si le terme « co-construction »
est facilement utilisé dans les discours, la réelle mise en place d’un processus de co-construction n’est pas
chose aisée.
La recherche participative, entendue comme une co-construction des savoirs, n’est pas sans défi – d’un
insuffisant soutien institutionnel de la recherche participative aux difficultés inhérentes à la collaboration
entre des partenaires aux cultures et visions différentes. Partant de ce constat, des expérimentations
d’accompagnement à la recherche participative se sont développées en France depuis 10 ans.
En 2009, le Ministère de l’Environnement initie le programme REPERE (Réseau d’Echange et de Projets sur
le Pilotage de la Recherche et de l’Expertise), qui permettra de financer 18 projets de recherche fondés
sur le partenariat entre recherche et société civile non marchande. Dès 2010, dans le cadre du deuxième
appel à projets du programme REPERE, est mis en place un dispositif « tiers-veilleur ». Celui-ci avait
« pour mission principale de garantir une forte réflexivité à l’échelle des projets permettant d’ancrer les
conclusions et recommandations du programme dans les expérimentations soutenues2. » Si les tiersveilleurs
de REPERE n’avaient pas comme mission première l’accompagnement, ce dispositif a évolué par
l’expérimentation et le nom « tiers-veilleur » est resté pour désigner l’accompagnement de la recherche
participative par un tiers. Une des principales recommandations de ce groupe d’observateurs de projets
de recherche participative a été de mieux capitaliser afin de pérenniser ce type de recherche3. C’est
justement l’objet de cette note : capitaliser sur les expériences d’accompagnement afin de participer à
la construction et pérennisation de l’accompagnement de ce mode original de production des savoirs.
Cette note s’inscrit dans un travail plus large de l’association Sciences Citoyennes pour la promotion
et la pérennisation de la recherche participative. Sciences Citoyennes a pour mission de favoriser et
prolonger le mouvement actuel de réappropriation citoyenne et démocratique de la science, afin
de la mettre au service du bien commun. Elle s’intéresse depuis sa création en 2002 à appuyer le
renforcement des capacités de recherche et d’expertise de la société civile par le développement
d’un tiers secteur scientifique, répondant mieux à des besoins sociaux et écologiques croissants et
négligés par les orientations scientifiques dominantes, qu’elles soient le fait de l’État ou de l’industrie
privée. Depuis 2012, Sciences Citoyennes s’est engagée dans un processus d’approfondissement de
sa réflexion sur les pratiques de recherche participative en France. Grâce au soutien de la Fondation
de France, l’association a produit un état des lieux des pratiques, des acteurs et des processus de
recherche participative en France (2013)4 puis un rapport sur les outils à développer pour favoriser
des démarches impliquant durablement les citoyens dans la recherche scientifique (2016)5.
Dans la continuité de cette réflexion, la Fondation de France soutient depuis 2016 l’association
Sciences Citoyennes pour poursuivre la réflexion sur l’accompagnement de la recherche participative
via le projet Le tiers-veilleur : un acteur de la recherche participative.
Il s’agit pour Sciences Citoyennes d’expérimenter l’accompagnement à la recherche participative en
apportant un appui au processus de co-construction de trois collectifs de recherche, inscrits dans le programme Écosystèmes, agricultures et alimentation de la Fondation de France. Un Comité Scientifique,
réunissant des experts de la recherche participative, a pour mission de débattre, critiquer et valider ce travail
d’accompagnement. Cette Note sur l’accompagnement de la recherche participative – les expérimentations
« tiers-veilleurs » est issue tant de l’expérimentation d’accompagnement par Sciences Citoyennes que
d’autres initiatives6. Elle a été rédigée par l’association Sciences Citoyennes, sur la base d’une bibliographie
ainsi que des entretiens avec quelques accompagnateurs ou tiers-veilleurs de la recherche participative7.
Elle s’appuie également sur les conseils et apports du Comité Scientifique et sur les échanges engagés lors
du séminaire de travail « L’accompagnement de la recherche participative » organisé par l’association en
décembre 2018
Adresse URL : https://sciencescitoyennes.org/note-tiers-veilleur/
Auteur de cette ressource : Les Sciences Citoyennes, CharlotteCoquard (cord.)