{"bf_titre":"Le pouvoir de la litt\u00e9rature face \u00e0 la violence","listeListeTypesDeConseils":"1","bf_description":"Le romancier Boris Le Roy, qui publie chez Actes Sud \"L\u2019Education Occidentale\", le philosophe Marc Cr\u00e9pon et le chercheur et artiste-plasticien Edouard Rolland interrogent l'acte cr\u00e9atif face \u00e0 la violence de notre monde contemporain et au terrorisme.\r\nLe pouvoir de la litt\u00e9rature face \u00e0 la violence, c'est de nous la rendre visible dans ses effets les plus concrets, plut\u00f4t que de s'interroger sur les causes. Le probl\u00e8me est de savoir quelle forme inventer pour \u00e9viter la fascination et la sid\u00e9ration devant l'attentat.\r\nCe roman ne s'inscrit pas dans la guerre qui se joue dans la capture de l'attention, dans un contexte de saturation des images et des discours. (Marc Cr\u00e9pon)\r\nIl y a une insensibilit\u00e9 apparente. Nous allons devoir changer notre mani\u00e8re d'exprimer nos \u00e9motions. (Boris Le Roy)\r\nComment donner forme, comment faire sens, de ce qui se passe quand on ne sait plus ce qui se passe \u2013quand tous les rep\u00e8res se perdent, que la r\u00e9alit\u00e9 devient si improbable que m\u00eame le langage fait d\u00e9faut pour en rendre compte ? Comment parler du local tandis que le monde br\u00fble, se globalise mais se fragmente, et se d\u00e9fait tout en devenant opaque ? Si la culture est une forme d\u2019acc\u00e8s \u00e0 la v\u00e9rit\u00e9, que peut la fiction romanesque, que peuvent m\u00eame l\u2019art et la culture quand plus rien n\u2019est objectivement connaissable ni transmissible ? Ces questions ne sont pas neuves, on peut m\u00eame dire que de Camus \u00e0 Primo L\u00e9vi et de Kafka \u00e0 Imtre Kertesz en un sens elles fondent la grande litt\u00e9rature moderne internationale depuis au moins le milieu du 20\u00e8me si\u00e8cle. Notre \u00e9poque de terrorisme, de fake news et d\u2019incertitude g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e sur \u00e0 peu pr\u00e8s tout leur donne une importance renouvel\u00e9e, et cet hiver, tandis que la d\u00e9ferlante houellebecquienne bat son plein, un romancier n\u00e9 en 1972 du nom de Boris Le Roy, auteur de trois romans pour la jeunesse et de deux textes \u00ab adultes \u00bb tous publi\u00e9s chez Actes Sud, leur apporte l\u2019une des r\u00e9ponses les plus int\u00e9ressantes qu\u2019on ait vue depuis longtemps avec L\u2019Education Occidentale, un petit roman qui fait son chemin en librairie, et dont l\u2019ambition simple tranche dans la p\u00e9riode de r\u00e9gression actuelle.\r\nAvec son titre faussement flaubertien, L\u2019\u00e9ducation Occidentale raconte l\u2019histoire d\u2019 une femme, Ona, agent scientifique de l\u2019ONU charg\u00e9e de la lutte contre la drogue et le crime qui vient d\u2019\u00eatre nomm\u00e9e au Nigeria pour former la police locale aux m\u00e9thodes scientifiques. Appel\u00e9e sur les lieux d\u2019un attentat qui vient de se produire en plein march\u00e9, elle d\u00e9couvre, parmi les gravats et les corps la t\u00eate de son chauffeur. Tandis que Ona se raccroche \u00e0 sa formation scientifique pour \u00e9voluer dans le th\u00e9\u00e2tre du carnage, le doute s\u2019installe peu \u00e0 peu en elle. cet homme qu\u2019elle croyait de confiance \u00e9tait-il on non complice des terroristes. A travers ce dispositif simple, qui rappelle certains romans de Don DeLillo?, l\u2019action du roman, qui se concentre sur une sc\u00e8ne, racont\u00e9e d\u2019une seule phrase de 150 pages, qui va virer, dans le troisi\u00e8me tiers du livre, vers le polar et le suspense pur, creuse un certain nombre de questions centrales sur notre temps, sur notre monde, et sur la fa\u00e7on dont on se le raconte.","bf_site_internet":"https:\/\/www.franceculture.fr\/emissions\/signes-des-temps\/le-pouvoir-de-la-litterature-face-a-la-violence","id_typeannonce":"2","id_fiche":"LePouvoirDeLaLitteratureFaceALaViolence","createur":"Anonyme","date_creation_fiche":"2019-11-09 06:49:49","statut_fiche":"1","fichierfichierstage":"","date_maj_fiche":"2019-11-09 06:49:49"}