"Le féminisme est un sport de combats. [...] Le corps est politique" / Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, 9/11/19

Type de ressource : site internet
Description de la resource : Les accusations d'Adèle Haenel contre le réalisateur Christophe Ruggia ont relancé le mouvement MeeToo . La libération de la parole des femmes victimes de violences aujourd'hui se conjugue aux autres grands combats féministes, à commencer par la lutte pour l'égalité salariale.
Voir aussi ses propos extraits de : < https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/profession-philosophe-4774-camille-froidevaux-metterie-philosophe-feministe >
"Le féminisme, seconde naissance philosophique : J'ai eu une seconde naissance philosophique avec le féminisme que j'ai rencontré de façon très incarnée : au même moment, j'ai eu mon premier enfant et j’ai été recrutée pour la première fois à l'université. Je me suis posé la question de comprendre ce que ça voulait dire pour les femmes d'aujourd'hui que de vivre dans le monde en tenant ces fonctions privées et publiques et surtout en devant faire quasiment comme si la chose était d'une évidence éternelle, alors qu'elle est remarquablement inédite et surtout remarquablement difficile aussi." ; "Les femmes, exclues de la philosophie politique : Pendant une quinzaine d'années, j'ai travaillé dans une perspective de philosophie politique traditionnelle, étudiant les grands auteurs qui ont pensé et permis l'avènement de la modernité démocratique. Sans très bien en prendre conscience à l'époque, j'ai exploré des textes tous écrits par des hommes et qui donnaient à comprendre une réalité politique, elle aussi faite par des hommes et pour des hommes. Au moment où j'ai commencé de réfléchir dans une perspective féministe, la première chose qui m'est apparue comme une sorte d'impensé scandaleux, c'était non seulement évidemment l'exclusion des femmes de la modernité démocratique, mais leur exclusion même de la philosophie politique, et la façon dont les penseurs modernes se réapproprient sans aucun complexe l'ancien schème patriarcal.
On doit aux théoriciennes féministes des années 70 d'avoir parachevé le projet démocratique des penseurs du 18ème siècle et des révolutionnaires, on doit à ces femmes d'avoir mis le doigt sur une forme d'incomplétude, pour ne pas dire de contradiction, dans la modernité démocratique, en commençant d'ébranler cette fameuse hiérarchisation sexuée du monde."
Lien vers la ressource (vidéo, enregistrement audio, site web) : https://www.franceculture.fr/emissions/politique/le-feminisme-est-un-sport-de-combats