Gilets jaunes et violence(s) : point de vue de Michel Michel Wieviorka dans le HASHTAG de france Culture du 15/11/2019

Type de ressource : site internet
Description de la resource : "La fin d'un tabou vieux de 40 ans autour de la violence
Une violence aux échelles diverses : "La violence vient le plus souvent de la répression, avec déjà 300 morts en Irak par exemple. Et en France, le comportement des forces de police a été extrêmement violent, même s'il n'y a pas eu de mort". Bilan en France : près de 4 000 blessés parmi les manifestants et les forces de l'ordre, 40 gilets jaunes blessés à l’œil dont 9 énucléés. Ce rapport à la violence "brise le tabou qui existe en France depuis 40 ans" selon Michel Wieviorka. "On a oublié l'époque où les intellectuels - Sartre, Foucault - exaltaient la violence, l'époque où la violence révolutionnaire avait une grande légitimité" développe-t-il. Selon lui, avec le mouvement des "gilets jaunes", certains citoyens se sont souvenus que la violence pouvait "payer" : "Les gilets jaunes, c'est un mouvement qui n'est pas violent en soi. Mais on s'est rendu compte qu'on pouvait tirer un grand parti médiatique et politique des violences qui ont lieu au cours des manifestations. En général, ce sont des éléments périphériques au mouvement qui ont fait des violences, ou des personnes qui ont réagi à chaud à la violence qu'il y avait autour d'eux dans les cortèges. Et la chose nouvelle, c'est que la violence a pu payer, a pu être légitime" analyse le sociologue. Une violence qui a aussi révélé une ligne de fracture parmi la population."