{"bf_titre":"DE LA VIOLENCE DANS LA LITT\u00c9RATURE POUR LA JEUNESSE, L'Huma, jeudi 13 f\u00e9vrier, 2003","listeListeTypesDeConseils":"1","bf_description":"\"[...] La violence, forte de toutes les violences faites \u00e0 l'enfant, c'est la guerre. Dans Promenade par temps de guerre (1), Anne-Marie Pol a reconstitu\u00e9 \u00e0 partir de traces familiales l'itin\u00e9raire d'un jeune soldat de la guerre de 14-18, avec notamment cette r\u00e9flexion : \" La Guerre, c'est aussi cet enfant seul qui part \u00e0 la recherche de son p\u00e8re, parce qu'il ne peut pas croire que la guerre le lui a pris. \" Autre possible, les \u00e9mouvants dessins et souvenirs d'une enfance d'Alsacien pendant l'Occupation allemande de l'irr\u00e9v\u00e9rencieux artiste du dessin Tomi Ungerer, dans \u00c0 la guerre comme \u00e0 la guerre (2), pour qui \" la vie est un drame ? Faites-en une com\u00e9die de la survie et de la mystification \". [...] La violence commence \u00e0 l'\u00e9cole. Dans Le gar\u00e7on qui avait perdu la face (5), l'auteur am\u00e9ricain Louis Sachar d\u00e9nonce la m\u00e9canique de la violence en bande, sa cruaut\u00e9, sa banalit\u00e9, sa contagiosit\u00e9, mais aussi la strat\u00e9gie r\u00e9active possible \u00e0 partir de donn\u00e9es individuelles et sociales structurantes. Nettement plus complexe, et plus interrogateur, le roman d'un des grands auteurs anglais actuels, explorateur d'une soci\u00e9t\u00e9 violente productrice du recours \u00e0 de fausses solutions, Junk (6), de Melvin Burgess, lequel raconte la fuite dans la marginalit\u00e9 d'un couple d'adolescents, lui, fils d'un p\u00e8re violent et d'une m\u00e8re alcoolique, elle, r\u00e9volt\u00e9e, d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9e, qui le suit par d\u00e9fit.\r\n\r\nLa violence s'ancre dans la famille. Florence Aubry relate, dans Mamie en miettes (7), comment dans une famille fort honorable, une m\u00e8re peut martyriser sa propre m\u00e8re, diminu\u00e9e, sous les yeux de sa propre fille, en faire l'exutoire de ses difficult\u00e9s \u00e0 se construire un propre chemin existentiel.\r\n\r\n\u00c9merge l\u00e0 un grand roman, le dernier de Robert Cormier : \u00c0 la brocante du cour (8). \u00c0 lire absolument. Un roman de Cormier est un r\u00e9quisitoire, fond\u00e9 sur une implacable d\u00e9monstration et une \u00e9criture \u00e9conome, directe, terriblement efficace, en m\u00eame temps qu'une accusation d'une soci\u00e9t\u00e9 bien-pensante, incapable de lire la violence qu'elle g\u00e9n\u00e8re. \u00c0 la brocante du cour est le r\u00e9cit d'une fabrication polici\u00e8re, pour faire plaisir \u00e0 une soci\u00e9t\u00e9 citadine arc-bout\u00e9e sur ses valeurs traditionnelles et \u00e0 un moi arriviste, d'un jeune coupable, accus\u00e9 du meurtre d'une petite fille de sept ans - l'innocent qui finit par s'accuser pourrait \u00eatre l'un de mes fils, votre fils ! Fran\u00e7ois Mathieu\,"bf_site_internet":"https:\/\/www.humanite.fr\/node\/279784","id_typeannonce":"2","id_fiche":"DeLaViolenceDansLaLitteraturePourLaJeun","createur":"Anonyme","date_creation_fiche":"2019-11-09 06:58:30","statut_fiche":"1","fichierfichierstage":,"date_maj_fiche":"2019-11-09 06:58:30"}