Les Dieux dans les villas romaines.

Par Mathilde Auxerré.

I- Le laraire.

Le laraire est un autel personnel qui se trouve dans chaque villa romaine. Les Dieux qui protègent l’habitation y sont honorés ; ce sont les Lares. Tous les jours, les habitants de la maisonnée, y compris les esclaves, participent au culte de ces Dieux.

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Laraire de l'atrium de la maison de Ménandre.

Les Dieux Lares.

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Statuettes sur le laraire du fond de la maison de Ménandre.
Les Lares sont des divinités romaines liées à un lieu précis. Leur mission est de protéger les hommes qui utilisent ou habitent le lieu qui leur est dévolu. Ils sont donc les dieux protecteurs de la maison, des marins, des militaires, des champs, des routes et de leurs utilisateurs, etc… Les Lares, contrairement aux autres divinités protectrices, ne favorisent aucune classe sociale et protègent aussi bien les Patriciens et les maîtres que les clients et les esclaves.
Les Étrusques, voisins des romains, furent les réels créateurs des cultes domestiques et familiaux très similaires à ceux que les Romains attribuèrent par la suite aux Lares.
Les Lares sont généralement représentés par de petites statuettes de jeunes garçons modestement vêtus de tuniques courtes avec une ceinture.

Le culte

Pour obtenir la protection des Lares, un laraire ou lararium leur est destiné. On leur y offre des aliments en guise d’offrande à chaque repas. Des couronnes de fleurs étaient également déposées auprès des statuettes, lesquelles étaient le plus souvent fabriquées en bronze.

L’architecture d’un laraire

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Laraire au fond d'un jardin (Pompéi).
Comme il est dit plus haut, un laraire est un petit autel, temple, ou sanctuaire personnel. Il se trouve généralement dans l’atrium, ou entrée, mais peut aussi être dans le péristyle, ou jardin. Sur les images, les laraires ressemblent à de petits temples : plusieurs colonnes surmontées d’un fronton triangulaire.


II- Différentes divinités dans les pièces de la maison.

Lors de notre visite de la villa San Marco, nous avons remarqué que différentes divinités étaient représentées dans les décorations des pièces. Elles ont parfois une signification spécifique.

Le nymphée et les nymphes

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Nymphée de la villa San Marco.
Un nymphée est un bassin accueillant une source sacrée qui possède parfois des vertus thérapeutiques ; c’est une sorte de sanctuaire dédié aux Nymphes. Les Nymphes sont des divinités de la nature incarnées par de belles jeunes filles. Elles peuplent la majorité des lieux comme les sources et rivières dans le cas du nymphée, mais aussi les forêts et les bois, les montagnes et les grottes. Les nymphes fertilisent les terres et protègent les humains qui vont se baigner dans leurs sources. Ici, dans le nymphée, sont représentées d’autres divinités telles que Neptune et Vénus.

Quelques personnages de la villa San Marco

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Fresques mythologiques de la villa San Marco (Persée).
Sur l’image, nous pouvons observer à droite Persée tenant dans l’une de ses mains la tête de Méduse et à gauche Iphigénie qui fut sauvée de son sacrifice par Artémis. Ces deux personnages sont représentés sur une fresque, dans une pièce menant au salon d’été de la villa.


III- Le culte de Bacchus


Bacchus est la divinité du vin et de la vigne mais également des mystères et des extases. Il n’est que très peu vénéré par les Romains, sauf par un nombre restreint d’initiés.

Les Mystères de Bacchus

Dans la période gréco-romaine, un mystère est un culte religieux dont les cérémonies et les pratiques sont réservées aux personnes ayant accepté l’initiation ; ce sont donc des initiés.
Les mystères de Bacchus, ou Bacchanales, sont tout d’abord des sortes de banquets organisés par des femmes trois fois par an. Lors de ces fêtes de 4 ou 5 jours, les initiés profitaient de représentations théâtrales, mais elles ont rapidement évolué en orgies hebdomadaires et nocturnes où tous les excès étaient permis. En raison des débordements, la réputation des Bacchanales se ternit.
Plus tard, un scandale éclata autour de ces cultes pendant lesquels, selon les rumeurs, avaient lieu des crimes. Les cercles d’initiés de plus en plus nombreux pouvaient aussi abriter des conspirateurs et c’est ce qu’a craint le pouvoir romain. Le Sénat voulut interdire les Bacchanales, pourtant elles se perpétuèrent mais de manière plus surveillée.
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Fresques de la villa des Mystères.
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Fresques de la villa des Mystères (02).
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Fresques de la villa des Mystères (03).

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