01.03.2015


Dimanche 01.03.2015

Alain et Lysiane lancent la soirée en reflétant ce qu'ils on entendu dans le trio qui a préparé avec eux :

le départ des enfants, laisse-t-il :
- un vide de sens ?
- un vide concret ?

Glissement du plein au vide,
D'une croissance vers une décroissance.

Le groupe communautaire va-t-il aider dans ces passages ?

D'où le besoin de se resituer personnellement, en couple, en communauté

Les réalités d'âge divers et l'investissement (dégressif chez certains) dans le travail professionnel, font que nous tournons en rond. Devons-nous nous attendre les uns les autres ?

Face à cette parole, voici ce que j'ai noté de nos réactions immédiates :
Vincent : recherche de plus de sens
Marc : questions autour des bâtiments
Luc : Il n'est pas certain que le départ des enfants crée un vide à gérer. La place des enfants, c'était prioritairement dans la vie des familles.
Elisabeth et Myriam : investissement de moins d'énergie dans l'initiative communautaire car l'absence des enfants nous permet d'aller voir ailleurs
Gudrun et Jacques V. : Construire un projet de société
Philippe : même désir mais pas d'énergie disponible en ce moment au niveau communautaire
Pascal : il y a des projets mais le nombre d'approches nous fait tourner en rond
Claire : vieillir ensemble car les membres de la communauté sont devenus des compagnons. Risquer avec eux une audace légère.
François : Les vides, nous les comblons vite. Au lieu de combler, nous pourrions inspecter ces videsâ?¦, leur donner de la place, découvrir leur sens, ce qu'ils permettent.
Inge : Il y a différents points de vue : le mien, celui du couple, celui de la communauté
Véro : une communauté n'est pas basée sur la présence des enfants (à l'inverse d'un couple). Pas d'urgence d'aller un projet neuf à vivreâ?¦ mais besoin de réfléchir avec d'autres, extérieurs à la communauté
Jacques M : Ai-je envie de vivre les 25 prochaines années comme les 25 que je viens de vivre ? Pas clair.

Alain note que le mot ENERGIE est souvenu revenu dans les prises de parole.
Notre énergie : en avons-nous ? Vers où est-elle tournée ? (vers l'intérieur ? l'extérieur ?)
L'énergie est làâ?¦ mais nous ne parvenons pas à la mobiliser.
Et si nous en avons, à quoi est-elle dépensée ?
Lysiane : Exemple : être dans des maisons sur 4 niveaux, ça mobilise une certaine énergieâ?¦

C'est la motivation qui génère l'énergie. Passer trop de temps à s'accorder sur une motivation commune risque de créer des investissements de l'énergie vers ailleurs.
Il y aurait un désinvestissement parce que nous sommes autour de ce qu'on vit et non de ce qu'on construit.
Par notre âge, notre énergie baisse : que faisons-nous de cette dernière occasion d'en donner ?
Est-ce que ça nous fait peur d'avoir moins d'énergie ?

Réactions dans le groupe :
Gudrun : les lieux où l'énergie monte (ou se montre), ce sont les moments de prière et de la réunion communautaire. La communauté nourrit en proportion de ce que nous y mettons. Nous ne sommes pas moins présents en qualité qu'auparavant.
Elisabeth : les envies des couples passent de plus en plus avant le projet communautaire. Ce n'est pas un reproche. Mais il y a une tension qui s'est installée ;
Pascal : Si la communauté devait s'arrêter, combien d'entre nous auraient le sentiment de rater quelque chose.
Jacque V : réinvestir l'énergie dans du projet communautaire ou dans des projets personnels ?
Luc : l'énergie est un reflet de la communauté. Nous ne sentons plus l'énergie qu'on produit. Est-ce que ça nous fait peur ?
Myriam : il y a des vides quand certains couples partent / sont absents
Marc : des choix personnels ont toujours été possibles en parallèle avec les choix communautaires.

Nous devons clarifier si nous voulons investir dans des projets communs ou privilégier des projets personnels. Ou comment articuler ces deux possibilités ?

Il y a une tension entre un partage entre nous qui tourne et qui est riche
Et le désir d'une autre étape qui demande des audaces, des changements (qui semblent mettre en péril un essentiel qui tourne).

Après la pause

Est-ce qu'on est prêt à perdre ? Perdre ? De toute manière nous perdronsâ?¦
En restant tels quels, nous nous appauvrissons.
En avançant, on perd aussi.

Savoir ce qui est « essentiel » à garder : le précieux.

Si vous changez, cela se situe sur l'articulation de la forme et du fond.

Nous sommes peut-être devant un conflit de fidélité.
« on se dit qu'on ne peut pas arrêter » - l'immobilisme se trouve une raison.

Nous avons une image d'un idéal auquel il faudrait ne pas toucher. Mais nous sommes en cela dans la forme. L'âme d'une communauté peut être vivante autrement.

Vincent : et si on décidait que la communauté s'arrête dans 5 ans. Chacun prépare ses projets pour après. Et peut-être que certains / tous préparent un projet commun pour la suite.

Luc : se déplacerâ?¦ OKâ?¦ mais tout le réseau extra-communautaire ?

François : nous tournons en rond car il ne suffit pas de se poser la question du désir pour avancer.

Lysiane : qu'est-ce qu'ils ont peur de perdre ? Est-ce qu'ils se protègent les uns les autres ?

Il y a des occasions qui passent (évocation du Cairo).
On rate l'occasion de le saisir car nous sommes hésitants
Parce que nous ne descendons pas assez bas pour être certain de vouloir ou ne pas vouloir le saisir. Il importe de descendre dans le fond pour se comprendre et éventuellement découvrir nos différences.

Entre personnes de cette communauté, avons-nous le même fond ?
Les mots les plus évidents sont les plus dangereux. Descendons-nous assez bas pour trouver une plate-forme commune ?
Nous tenons au chemin, ce qui nous empêche de dévier.
Qu'est-ce que c'est « avancer sur un chemin sans cheminâ?¦ mais sur lequel pourtant on marche ».
Ne plus se protéger de nos infantilismes mais accepter les nudités mutuelles et croire que le fond, c'est la radicalité de chacun.

Gudrun : relire les événements qui nous ont fait bouger.

Comment donner de la place à l'intuition profonde qui devient de plus en plus urgente ?