Réunion du dimanche 08 mars 2015

Question du partage

1. Qu'est-ce que chacun veut principalement de neuf dans la construction de sa vie communautaire ?
2. Qu'est-ce que ça lui fait (en quoi ça le touche) si cela entraînait des chemins différents voire des séparations ?

Myriam : que le lieu de la communauté soit un lieu de célébration. Un lieu qui propose une démarche spirituelle qui donne du sens. Notre âge est le temps de témoigner.
Se séparer ? Ce serait un passage de plus qui ne me fait pas peur. Certte perspective ne devrait pas nous freiner.
J'ai entendu parler d'un projet à Chastres avec une cohabitation personnes âgées, personnes handicapées, autour d'un projet de jardinage. Tiens ! ça c'est quelque chose qui m'emballeâ?¦

Jacques V. : Pas de disponibilité d'esprit en ce moment pour être créatif. Je prendrais ce qui m'emballe. Besoin de partager plus de vécu quotidien.
Se séparer ? Nos chemins peuvent diverger. Pas grave, la vie continue.

Elisabeth Plus de temps partager au quotidien, dans les lieux qui existent (repas, célébration, potager / jardin)
Se séparer ? En moi, cela entre doucement dans l'ordre du possible. Ce serait plus dur de se séparer de certains. L'impact dépendrait de la taille des groupes. Un couple qui s'en va, OK. Beaucoup de couples qui s'en vont, très dur. Il y a une taille idéale pour que la communication fonctionne.

Marc : Avoir davantage de moments communs (mais pas la prière). Aller vers un partage des biens et des revenus pour économiser. Une dimension plus « communiste » ;
Séparation ? Peut-être inévitable, si on se dit que ce qu'on a a vivre doit correspondre à nos besoins.

Gudrun : Sans qu'il y ait urgence, j'ai envie de créer du neuf. J'ai de l'élan pour cela. J'aimerais que ma vie communautaire se lie à un projet intergénérationnel : un lieu où se mélange des âges et des énergies différentes. Je serais prête à me joindre à quelque chose ; idéalement me joindre avec la communauté.
Se séparer ? Peut-être nécessaire mais représente un deuil. Ce serait aussi une étape à expliquer aux enfants car ce départ pourrait être lu comme une « trahison » : que nous restions ensemble dans la durée, signifie quelque chose pour eux.. L'image d'une communauté qui dure est un cadeau mais ne peut devenir une résistance à bouger.

Claire : Etre fidèle à une foi qui m'habite : celle de croire dans le lien. Faire ensemble, c'est mieux que faire seul. C'est plus joyeux ; c'est plus vivant. Bien sûr, les liens, ça se travaille et donc on bougeâ?¦ Je suis entrée dans le groupe de la génération aînée et, en cela, responsable d'une transmission.
Se séparer ? Ca m'irait loin. Je peux me séparer si je trouve du sens à se séparer. Ce serait un échec si certains ne s'y retrouvent pas.

Philippe : Peu disponibleâ?¦ mais je serais sensible à des appels qui soulève deux intuitions : une proximité avec des plus démunis et l'attention à une spiritualité. Sans ces deux éléments, quelque chose d'essentiel manque.
Se séparer ? Ce serait un signe d'autonomie face à nos appels. Cela n'enlève rien au sens.

Pascal : Je rejoindrais volontiers un projet intergénérationnel qui exprime une manière différente de vivre les liens dans notre société. (Présence de tous les âges et de publics divers). Je n'ai pas la force de mettre en place un si grand projetâ?¦ mais j'aurais l'énergie de m'y implanter comme communauté qui y trouve sa place et y donne partiellement du sens.
Aller vers plutôt que faire venir.
Se séparer ? Un projet qui m'appelle est plus fort qu'une situation à préserver. Il y aurait de la tristesseâ?¦ mais ce serait bon d'aller vers un projet. Si certains s'en vont, ils partent avec du bagage communautaire qui va s'implanter, féconderâ?¦ Il y a en cela un mouvement positif. Je trouve aussi possible des déplacements par étape (certains avant d'autres).

Vincent : Pouvoir vivre la communauté comme une célébration. Célébrer, c'est nécessairement avec d'autres. Partager davantage de quotidien et témoigner d'un autre modèle de société, davantage viable. Vieillir c'est simplifier, perdreâ?¦ dans la joie. Je rêve de construire cette étape ensemble. Disparaîtreâ?¦ c'est inévitable, mais s'effacer séparément, c'est triste.
Se séparer ? Je vois dans les séparations une manière de se démultiplier. C'est triste de se séparer mais ce serait sans inquiétude.

François : J'ai la tête ailleurs avec mon travail. Si quelque chose m'accroche, l'énergie sera là. Je peux m'accrocher à plein de choses.
Il faut construire sur ce qu'on a de fort.
Se séparer ? Pas facile. Tout faire pour ne pas en arriver là. On peut continuer à vivre des choses ensemble même si on vivrait des rythmes différents.

Jacques M. : Ce dont je rêve, n'est pas clair en ce moment.
Se séparer ? La vie communautaire est un soutien dans ma vie personnelle, un soutien dont j'ai fait l'expérience de la fidélité. Nulle envie de perdre cela. Je n'ai pas envie de perdre cela.

Véronique : Poursuivre cette réalité communautaire : ensemble, nous sommes plus forts. Faire de la place à ce qui vient (exemple : les questions autour d'Alicia).
Se séparer ? Est-ce possible ? Sans une solution, je n'en ai pas envie.

Inge : Mon questionnement est plutôt sur une relecture de mon chemin : mes envies de jeune femme, le passage par la Belgique, mon appartenance à l'Allemagne.
Se séparer ? Le lapsus de Pascal (7 familles au lieu de 6) montre que quand les liens existent, ils se poursuivent.

Luc :
Se séparer ?



Relecture par les veilleurs

Beaucoup d'ingrédients qui pourraient être mis ensemble. Si un projet nous fait signe, nous pourrions le mesurer aux désirs qui suivent :

â?¢ Célébrer et donner du sens à ceux qui interrogent leur vie quotidienne. Vivre notre place d'aînés. Transmettre. Susciter.
â?¢ Entrer ensemble dans le dépouillement, dans la simplicité et nous entraider à le vivre joyeusement. Réussir cette dernière étape de la vie.
â?¢ Une « proximité » avec des plus démunis (adaptée à ce que nous pouvons encore donner)
â?¢ Rejoindre avec notre bagage communautaire un projet intergénérationnel et y « habiter » un espace.
â?¢ Vivre davantage de communauté au quotidien (repas, spiritualité, jardin)

Nous avons pu, pour la première fois, évoquer le thème de la séparation et nous percevons qu'il a déjà beaucoup cheminé en chaque personne.