Jean-Pierre Veyrenche

Consultant international pour la gestion des crises sanitaires  
auprès des Nations Unies OMS, UNICEF IOM , des États,
des Bureaux de conseil, Banque mondiale  
Enseignant universitaire

EXPERTISE - CONSULTANCY -TRAINING
-Water & Sanitation Management - Operations and Health Logistic Support
-Emergency Management for infectious Disease & Outbreaks
-Environmental Health - Disaster Risk Reduction

Bilan de l’étude:
Il est évidement que nous avons peu de recul face à ce virus, son évolution, sa virulence semble s’affaiblir, mais il faudra rester vigilant pour les personnes vulnérables, les personnes âgées.
L’épidémie n’est pas complétement terminée il y a toujours des personnes hospitalisées mais leur nombre reste faible à ce jour. Nous pouvons noter que cette épidémie touche très peu les populations jeunes et les enfants. Le taux de létalité (Nb de morts / Nb de cas) est en baisse dans quasiment tous les pays.
L’usage du masque devrait être réservé aux personnels soignants, aux personnes présentant des symptômes et à leur entourage et proches.
 
La ventilation naturelle est à préconiser dans chaque espace clos, classe, etc.  En ouvrant en même temps les portes et les fenêtres d’un local on permet un échange d’un volume de 1300 litres d’air par seconde , en quelques secondes une salle de classe est ventilée.
 
Les tests de dépistage par la méthode PCR ont 3% de faux positifs donc si une campagne massive de dépistage est organisée avec par exemple 100 000 tests réalisés on aura 3000 personnes qui seront des faux positifs. Ces campagnes doivent plus ciblées afin d’isoler seulement les personnes malades.
Le port du masque pendant plus de 8 à 10 heures pour enfants est une mesure inappropriée et aberrante du fait que ces populations ne sont très peu voire pas touchées.
 
Nous avons transféré les protocoles sanitaires de prévention et de contrôle de l’infection des structures de soins dans les résidences hôtelières, les restaurants, les écoles, les entreprises avec aucune notion et de personnel qualifiés, formés à la gestion des déchets infectieux, protocole de nettoyage, à la ventilation naturelle ou hybride.
 
Restons vigilants et éveillés 

Développement :

Il faut savoir que depuis 20 ans la baisse de la capacité des lits en soins intensifs avec les restrictions budgétaires, les coupes dans le budget de la santé sont pour la France :

En 2000 il y avait 4,5 lits pour 1000 habitants, en 2020 il y a 3 lits pour 1000 habitants.

Parmi les pays les moins bien dotés, on retrouve, légèrement en dessous de la France : le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Italie, qui font face à une situation pandémique importante
(Allemagne 7 / 6 lits Italie 5,5/ 3 lits …)
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/FRA/fr/SH.MED.BEDS.ZS.html

La gestion d’une crise sanitaire doit se faire dans une logique claire et coordonnée
  • • Détection rapide, laboratoire et système de surveillance afin de surveiller l’évolution de la maladie et des nouveaux foyers.
  • • Communication à la population (mobilisation sociale) comment l’éviter et que faire, si on s’y trouve confronté.
  • • Mise en place des gestes barrières (distance, lavage des mains, etc)
  • • Isolement des patients malades, soins, suivis, gestion des corps en cas de décès
  • • Recherche des cas contacts et patients à risque/isolement/suivi pour la période d’incubation.
  • • Appuyer les structures de santé à contrôler les risques d’infection pour éviter la propagation de la maladie. (Triage et zone d’isolement) éviter la saturation des services.
  • • Suivi et accompagnant psycho sociale des patients et familles

Recommandations à mettre en avant et explications à donner sur les termes utilisés par les médias, les communicants de tous bords :
Les journalistes bien souvent vont chercher les informations sur les sites de santé France ou autre sans vraiment comprendre le vocabulaire épidémiologique.
Les médias, les communiquants du gouvernement, des différentes agences utilisent depuis des mois du vocabulaire angoissant, traumatisant pour les non-initiés à la gestion de crise sanitaire. (Augmentation rapide des cas, taux exponentiel, , circulation rapide du virus , les experts très inquiets de la progression exponentielle, la deuxième vague arrive, situation préoccupante, nous sommes en guerre, la saturation des hôpitaux prévue en décembre….)
Alors que le Taux de mortalité du virus, le nombre de décès rapporté à la population générale :  Au 28 août 2020 est de : 0.04%
Le taux de létalité (le nombre de décès par rapport au nombre de cas) est de 11.7%, en nette baisse par rapport au mois précédent où il était à 16.9% (mi-juillet)
Donc il ne faut pas tomber dans les peurs qui vont nous affaiblir et affaiblir notre système immunitaire.

  • Les critères utilisés en avril 2020 pour estimer l’évolution de l’épidémie.
- Nb d’entrée à l’hôpital,
- Nb d’entrée en réanimation,
- La capacité de tests.

Les critères utilisés en septembre 2020 pour estimer l’évolution de l’épidémie :
- Le taux de positivité,
- Le taux de reproduction,
- Le taux d’occupation des lits en réanimation,
  • Le taux d’incidence.
  • On a changé de paramètres donc c’est difficile de mesurer les mêmes choses.
On utilise à présent :
Le taux de positivité (proportion du nombre de personnes positives divisé par le nombre de personnes testées, sur les sept derniers jours) 
Au début de l’épidémie, en mars et avril les tests étaient réservés pour les cas graves, il était donc impossible (par manque de tests) de recenser les milliers de malades légers ou asymptomatiques (ne présentant pas de symptômes). Moins d’un cas de Covid-19 sur dix était donc détecté et comptabilisé pendant cette période, selon des études rétrospectives de Santé publique France et l’institut Pasteur. L’augmentation du nombre de tests de dépistage à partir du mois de juin et juillet est en partie la réponse de la hausse du nombre de nouveaux cas.
Plus on va tester, plus on va trouver. Fin Aout près de 90 000 tests par jour sont réalisés contre 5 000 à la mi-mars, donc les chances d’identifier des personnes contaminées sont aujourd’hui plus grandes qu’au mois de mars c’est logique !
Le virus circule plus dans la population jeune (40 ans) mais avec très peu d’impact sur les décès, s’il n’y pas de co-morbidité.


  • Le taux d’incidence : le nombre de personnes testées positives au Sars-CoV -2, rapporté à la population pour 100.000 habitants, (le seuil d’alerte, fixé par les autorités sanitaires est de 50 contaminations sur 100.000). Le taux d’incidence c’est la dynamique de l’épidémie il est en lien avec le taux de fréquence d'une maladie, qui est le nombre de cas global au sein de la population.
Donc vigilance dans l’interprétation du taux d’incidence car plus on va dépister de gens, plus le nombre de cas positifs va être grand et plus ce taux va augmenter.
-Le taux d’occupation des lits en réanimation à ce jour

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Nouveaux patients en réanimation
Santé publique France
https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/vue-d-ensemble?location=FRA

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Nouveaux patients hospitalisés
Santé publique France
https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/vue-d-ensemble?location=FRA

Le Nb de décès à ce jour
Nb de décès Sources : Santé publique France
https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/vue-d-ensemble?location=FRA

Conseils sur le port du masque dans le cadre de la COVID-19 (OMS juin 2020 provisoire)

« À l’heure actuelle, il n’y a pas d’éléments directs (provenant d’études sur la COVID-19 et sur les personnes en bonne santé au sein de la communauté) sur l’efficacité du port généralisé du masque par les bien-portants en vue de prévenir les infections dues à des virus respiratoires, notamment celui de la COVID-19.
Source OMS https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/332448/WHO-2019-nCov-IPC_Masks-2020.4-fre.pdf
  • • Le lavage des mains est à préconiser ce qui permettra aussi de lutter contre les gastros et autres pathologies courantes.
  • • 92 % des patients morts de la COVID avaient plus de 65 ans (source santé publique France point du 20 aout)
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-20-aout-2020
  • • En Avril pendant la crise : Réanimation : 62% des cas avec co-morbidité et 57% âgés de 65 ans et plus − Décès : 62% avec co-morbidité et 90% âgés de 65 ans et plus
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-2-avril-2020
Le point de Santé publique France du 14 mai 2020
  • Patients à risque pour COVID-19 − réanimation : 81% des cas avec co-morbidité et 54% âgés de 65 ans et plus − décès : au moins 84% avec co-morbidité et au moins 93% âgés de 65 ans et plus .
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-14-mai-2020

On voit très bien dans ces deux rapport de SpF , le lien de co-morbidité donc d’une maladie associée (diabète, obésité, maladie respiratoire…), décès (au moins 84% avec comorbidité) et lié à l’âge (au moins 93% âgés de 65 ans et plus) .

  • • Les co-morbidités
Répartition des décès selon les co-morbidités du 1er mars au 31 août (Santé publique France)

**Comorbidité** **Pourcentage des décès**
Obésité ou surpoids 6%
Diabète 16%
Pathologie respiratoire 13%
Pathologie cardiaque 34%
Hypertension artérielle 25%
Pathologie neurologique 9%
Pathologie rénale 12%
Immunodéficience 2%


https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=775


  • La COVID et les enfants :

  • • On pensait initialement que les enfants pouvaient être des transmetteurs importants et jouaient un rôle clef dans la diffusion du virus. Au vu des données actuelles (Août 2020), les enfants n'apparaissent pas comme des "super transmetteurs". En effet des données provenant d'études de cas groupés notamment intrafamiliaux ont fait état d'une transmission de l'adulte vers l'enfant beaucoup plus fréquente que l'inverse (Zhu et al, Su et al).
Source Société Française de pédiatrie :
https://www.sfpediatrie.com/actualites/coronavirus-covid-19

  • • Moins de 2% des personnes contaminées sont des enfants ou adolescents de moins de 15 ans, selon le bulletin épidémiologique de Santé publique France du 27 août.
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-27-aout-2020

  • • Combien de cas de coronavirus chez les enfants en France et dans le monde ?
Une faible proportion (moins de 5%) de l'ensemble des cas COVID-19 signalés dans l'Union européenne concerne des enfants (personnes de 18 ans et moins), révèle le rapport de Santé publique France publié en août. 
Le Directeur général de la santé Jérôme Salomon le 23 avril 2020, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, en France : "il y a fort peu d'enfants admis à l'hôpital et encore moins en réanimation. Les extrêmement rares décès sont parvenus chez des enfants ayant des pathologies extrêmement lourdes".
Sources :
COVID-19 et enfants : le rôle des établissements scolaires dans la transmission du virus ;
https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2020/covid-19-et-enfants-le-role-des-etablissements-scolaires-dans-la-transmission-du-virus