RICHOCHETS

image aaaa.jpg (44.1kB)


Journal des actualité des groupes, au fil de l’eau, du temps, de questionnement en questionnements. Rebonds.


S'entretenir en DISTANCIEL ou PRÉSENTIEL ? : mardi 3 novembre 2020

Benoit :
" On se "skype". Je te "zoom". Entre 2 café, une newsletter m'informe que 60 % des animaux ont disparus, 1 sucre ou 2 ? Par la fenêtre une mésange semble ne pas avoir ressenti cette 6° extinction de masse. 2 sucres s'il te plait (...)

Dans cette injonction actuelle de "privilégier le distanciel "se pose pour moi la question de mener les entretiens " en visio" comme on dit.
A l'heure où les motifs pour se voir doivent être "impérieux", je pencherai sur une version rencontre physique. Pour ma part cheminer dans la pensée de l'autre c'est aménager une aire de rencontre sur l'autoroute de nos existences. Enfin, un espace d'écoute et de construction de la pensée hors circuit. Cette capsule aux cloisons fragiles, est (enfin) un sas abrité des interuptions du monde extérieur. Une barrière contre une armée spécialisée dans la prise d'otage de notre conscience, les pilleurs du temps présent. Notification....mail...alerte...rappel. Fait toi un avis sur ta place dans le monde avec un tel hoquet technologique. J'opte pour me faire et offrir ce cadeau, celui d'un bref moment de silence et de réflexion.



A suivre : (?) Anais ?
Je pique la place d'Anaïs pendant que l'inspiration est là :
Aurélie :
L'évidence, pour moi, n'est pas dans la distance puisque l'essentiel se vit dans le présentiel.
Une rencontre permet de partager l'instant, de se retrouver un moment, de respirer, entendre et écouter, sentir et palper, voir et ressentir le monde ensemble à un moment donné, à un moment choisit.
Parler d'effondrement, c'est carrément flippant alors être présent, c'est d'autant plus rassurant.
Seulement voilà, le COVID est là : il impose la distance dans nos échanges et l'incohérence dans le sens.
Pour me protéger, je dois m'isoler. Je dois m'imposer une manière de vivre qui va à l'encontre de ma manière d'être pour continuer justement d'être présente dans le présent et dans l'avenir pour mes enfants et pour nous voir grandir et vieillir.
Pendant ce temps les entretiens continuent mais du coup comment faire?
Vous laisser les mener avec la désagréable sensation de m'éloigner encore?
Les organiser à distance pour permettre de contrer l’absence?
Ou alors animer dehors pour pouvoir faire partie encore du décor.
En tous cas, pour moi, être présent reste le plus important.

Les jours ont défilé depuis ma dernière réflexion sur la question et j'ai été contraint de tester une rencontre à distance.
Je me suis trouvée face à un dilemme : recueillir des paroles pour moi incontournables d'une personne à distance ou privilégier l'importance des rencontres en présence ....
J'ai donc vécu mon premier entretien en tant qu'écouteuse active en visio et ne regrette pas car c'est notre complicité professionnelle de longue date qui l'a permis et qui a dénaturé ni le climat, ni le contexte et ni le sens de l'entretien. Mais il me semble qu'avec d'autres, la distance pourrait faire perdre la teneur de l'échange sur la question et la mise en scène extra ou contre ordinaire de ces rencontres hors du temps tellement belles. Cet entretien à distance a pu contrer l'absence et le manque de sens et j'en suis rassurée. Fallait que je le partage...











L’influence d’un lieu sur le contenu d’un échange humain :