PROPOSITIONS POUR LA SUITE : 2019-2021
Pour aller au bout des objectifs d'une stratégie d'accueil, il faut réfléchir à plusieurs échelles et avec plusieurs angles de vue.
Aujourd’hui à Oxalis, il est nécessaire de regarder à la fois :
  • Notre ambition globale et ce qu'elle peut permettre, apporter et nourrir sur l'ensemble de la coopérative et auprès des coopérateur·trices
  • Ce qui se passe sur les territoires, ce qui est porté par les entrepreneur·es, leurs besoins de déploiement, ce qui est traductible, déclinable, combinable avec une dynamique globale
L’idée est de mettre en cohérence au sein d'une même stratégie une dimension globale et des dimensions locales ou de groupes, et leurs mises en œuvre.
Une stratégie qui est pensée comme un guide contenant des points de repères pour appréhender les dynamiques émergentes.

1. GRANDIR PLUTÔT QUE GROSSIR

Aujourd’hui, les entrées couvrent tout juste le nombre de sorties. Or, nous avons mis en place une structuration de l’offre d’accompagnement nous permettant d’accueillir plus et mieux les entrepreneur·es : recrutement de Séverine Imbert, missions de premier entretien, missions spécifiques d’accueil, déterritorialisation, réorganisation de certaines fonctions et des actions d’accompagnement.
Dans l’idée de « grandir » plus que de « grossir », et dans la perspective de la mutuelle de travail, plus nous sommes nombreux·ses à mutualiser, et plus le « service rendu » peut être important, de même que la visibilité de notre modèle. Des exemples de coopérations regroupant de plus en plus d’entrepreneur·es commencent à exister : Qui Plus Est, CEC, PLUI de Grenoble, Cluster Jura …
Des collectifs déjà présents dans la coopérative se développent et s’ouvrent, souvent à l’initiative des entrepreneur·es.
Or, cette structuration pourrait aujourd’hui servir à développer plus largement la coopérative elle-même.

2. RENFORCER LES CRITERES DU SENS

Si nous restons sur la nécessité d’accueillir en majorité des activités déjà testées, nous devons accentuer les critères de « sens » dans les projets que nous accueillons.
Nous ne faisons plus de réunions d'information collective, donc comment attirer des projets en lien avec les valeurs que nous portons : transformation sociale, intégration aux écosystèmes locaux, appui aux valeurs émergentes, transitions sociales, citoyenne, écologique
Par ailleurs, au-delà de l’activité déjà testée, le critère économique des 20 000 euros renvoie à un implicite de l’entreprenariat à temps plein. Dans le contexte de la réflexion sur notre rapport au travail, se pose cette question du temps partiel/complet, choisi/subi. Notre dynamique d’entrées doit être porteuse de cette réflexion.

3. OUVERTURE ET INCLUSION

Nous pouvons choisir de favoriser les écosystèmes politiques et économiques des entrepreneur·es, pour renforcer la coopération, et génératrice de prestations pour les activités, mais aussi génératrice de diffusion du projet Oxalis pour toucher d’autres publics.
Nous pouvons aussi renforcer la diversité des profils pour éviter la concurrence interne, et l’effet uniformisant de la cooptation. Là où les entrepreneur·es entraient avec une activité, il est souhaitable qu’ils ou elles puissent entrer au travers de la dimension collective sur une entrée compétences.
Il est ici l’objet de distinguer statut de la personne et activité économique, avec une communauté d’acteurs et d’actrices comme étape pour s’affranchir de la question du contrat et se diriger vers la mutuelle de travail.
Exemple : aujourd’hui nous pourrions accueillir un projet (et « recruter » un·e entrepreneur·e) ou une activité (qui aurait besoin d’un statut) d’incubation en vue de construire un modèle économique (porter un tiers lieux, épicerie rurale, Coopérative de Jeunes Majeurs, Couveuse) sans que l’objet politique de la coopérative ne change. Ce projet pourrait être subventionné, avec un fléchage de la subvention, sans qu’un membre de la structure n’en soit pilote.

4. DIFFERENCIER LES STRATEGIES D’ACCUEIL SELON LES TERRITOIRES : QUELQUES IDEES POUR DEMARRER LES DECLINAISONS :


  • Ouvrir les temps locaux (groupes, résidences...) pour permettre la découverte en direct par d'autres entrepreneur·es ou organiser des événements dédiés
  • Alimenter le programme de formation : journées thématiques (marchés publics, rapport à l’argent, stratégie salariale …) parfois regroupées sur plusieurs territoires, et y accoler une politique de communication qui permette l’ouverture
  • Veille sur les projets innovants ou les opportunités d’hybridation, comme cela a pu se présenter pour La Myne, Pistyles…
  • Initier des petits groupes de travail « implantation territoriale » pour encourager d’autres dynamiques économiques (économie énergétique, circuits courts voire très courts, etc.)
  • Profiter de la présence de fonds publics accessibles pour ouvrir de nouveaux partenariats économiques, portés par des entrepreneur·es ou faisant l’objet de recrutements spécifiques : appel à projets permanent, boutique à l’essai, incubateurs, …
  • (re)lancer les mutualisations de locaux quand ce n’est pas encore le cas, pour créer de la mixité entrepreneuriale et donner à voir notre modèle
  • Clarifier l’offre auprès des partenaires et prescripteur·trices historiques
  • Outiller les entrepreneur·es pour parler de la coopérative localement
  • Continuer de renforcer l’accompagnement au développement des activités présentes, via l’embauche, l’apprentissage …
  • Poser les besoins des entrepreneur·es pour élargir leur entourage professionnel
La mise en œuvre de cette stratégie implique bien tou·tes les coopérateur·es et pas uniquement les salarié·es côté Oxalis structure. Il s'agit donc de poser des axes en proximité en lien avec les capacités d'actions et envies de chacun·e.