Mobilité



Comment réduire demain sa facture CO2 de mobilité lorsque l’on vit sur un territoire rural à habitat
dispersé et peu dense ? ou encore comment continuer à vivre bien demain sur ce type de territoire ?

1- Etat de la mobilité actuelle sur un territoire rural à habitat dispersé et peu dense



La première spécificité de ses territoires est la dispersion de son habitat, à laquelle s’ajoute une
faible densité de peuplement.

Cette dispersion se présente sous deux formes d’habitat:
- Un habitat regroupé en bourg de petite taille de de 100- 1000 habitants, les bourgs ou
hameaux étant espacés de 5 à 15 kilomètres sur le territoire ;
- Un habitat individuel dispersé autour du bourg à des distances pouvant aller jusqu’à 5
kilomètres. Cet habitat peut comptabiliser une dizaine à plus d’une centaine d’habitants.
La deuxième spécificité, plus récente (15 dernières années), est une désertification galopante en
termes de commerces, de services et d’administration et d’emploi ; ceux-ci s’externalisant en partie
dans des petites villes limitrophes du territoire, situées à une quinzaine de kms, en partie dans les
grandes agglomérations situées elles à plus de 50kms.

La troisième spécificité y est l’absence quasi totale de transports en commun, hors transports
scolaires matin et soir.

La mobilité dans ce type de territoire est aujourd’hui assurée exclusivement par le véhicule
individuel dont il est fait un usage intensif pour se rendre dans ces petites villes limitrophes que ce
soit :
- pour aller sur son lieu de travail, ou pour prendre un transport en commun (train, bus) ou
parfois un parking d’un axe de covoiturage permettant de s’y rendre ;
- pour faire les courses dans les zones commerciales des petites villes limitrophes ;
- pour se rendre dans les services administratifs et de santé ;
- pour aller aux collèges et lycées ;
- pour se rendre aux activités sportives et artistiques ;
- pour s’approvisionner directement en matériaux ou fournitures nécessaires à l’entretien et
l’amélioration de l’habitat lui-même.

Le faible coût apparent du véhicule individuel et de son carburant, ainsi que la liberté de se déplacer
à tout moment et vers tous lieux qu’il offre en ont fait le vecteur de déplacement quasi exclusif
permettant de vivre et de venir s’installer dans ce type de territoire, y compris lorsque son lieu de
travail en est éloigné.
Les familles de ces territoires possèdent en général plusieurs véhicules pour garantir la possibilité de
se déplacer à chacun des adultes pour ses besoins propres (travail, courses) ou ceux des enfants.
Le véhicule type est puissant et lourd pour assurer les nombreuses fonctions demandées (transports
de personnes, de courses hebdomadaires, de matériaux) sur des routes et chemins de campagne à
pentes parfois abrupts, et ceci quelques soient les conditions météorologiques.

La remise en cause du véhicule individuel dans son usage actuel du fait d’une part de sa forte
contribution aux émissions de gaz à effet de serre (20% en France), d’autre part du coût croissant des
carburants fossiles et de leur raréfaction à moyen terme, pose donc un problème particulièrement
criant dans ces territoires où il constitue actuellement le seul moyen de déplacement.
La question de la mobilité sur ces territoires est donc à terme à repenser totalement et ceci en
fonctions de ses spécificités et contraintes très différentes de celles des villes et territoires à forte
densité de population.
Avant d’ébaucher des pistes de solutions il est bon de rappeler les différentes sources de CO2
générées par l’usage du véhicule.

2- Les émissions de CO2 liées à l’usage du véhicule



La première source de CO2 est celle produite lors de la fabrication du véhicule. Elle provient de la
consommation d’énergie nécessaire et de la production des matériaux utilisés (acier, plastiques, ).
Quel que soit la nature de l’énergie utilisée sa production a généré une émission de CO2(a minima
celle liée au béton utilisée dans la construction de la centrale).

La seconde source est celle produite lors de l’utilisation du véhicule du fait de la consommation d’un
carburant, aujourd’hui majoritairement d’origine pétrolière. Là encore il est à noter que toute
énergie « carburant », y compris l’électricité a une empreinte carbone !
*Remarque 1 : L’émission CO2 due à la fabrication du véhicule représente souvent plus de la moitié de
l’émission totale du véhicule au cours de sa « vie ». Un véhicule même s’il ne roule pas a donc une
empreinte CO2 très forte ! Un véhicule une fois fabriqué doit être utilisé au maximum et le plus
longtemps possible !
Remarque 2 : La masse d’un véhicule est le paramètre déterminant dans l’émission CO2 de
fabrication et d’utilisation ! Les véhicules lourds sont donc à proscrire ou à limiter.
Remarque 3 : Tant que la masse des passagers est faible devant celle du véhicule, il convient de
remplir le véhicule.*

3- Des pistes de solutions



En habitat rural dispersé, la solution n’est pas de se passer de véhicule individuel (difficile voire
impossible) mais d’en optimiser l’usage, d’en limiter le nombre, d’offrir d’autres possibilités de
transport et de résolution des besoins principaux .
Les pistes envisageables :

Autopartage entre particuliers 

o Intérets : limite achat de nouveaux véhicules pour des besoins limités et
épisodiques, en particulier de gros véhicules
o Inconvénients : limitation de l’offre, assurance, gestion du parc disponible

Location ou mise à disposition véhicule communaux ou de société (autopartage communautaire)

o Intérêts
o Inconvénients
- Covoiturage :
o Intérêt : remplissage des véhicules, lignes fixes(trajets boulots)

o Inconvénients : trajets non réguliers ou épisodiques, logistique de gestion des
offres et demandes…

Lignes fixes transports en commun 

Quelles contraintes acceptables (temps, fréquence , destinations, diversité des arrêts…

Faire venir les courses

entrepôt, assurance..

Relocaliser les commerces

comment les faire revenir ? détaxage, loyer…