Actu 1 - Une OASIS éphémère pendant les Dialogues en Humanité du 7-8-9 Juillet 2017

uneoasisephemerependantlesdialoguesenhum_19787482_10213572007964403_5438226984911647343_o.jpg
Description : 08 juillet 2017
Thématiques :
Habitation, autre
Description :
Le mouvement des Dialogues en humanité a germé à Johannesburg en 2002, comme un forum mondial sur la question humaine, pour sortir de l'impuissance et de l'indifférence. Au départ à Lyon (Parc de la Tête d'or) puis sur tous les continents, il permet de rencontrer dans la bienveillance et la convivialité, chaque année si possible sur un à trois jours, des citoyens du monde entier de tous âges, profils, professions, … pour tisser des liens et agir ensemble.

Une Oasis éphémère, kézako ?

Une Oasis éphémère est le symbole d'un projet, celui de la naissance d'un habitat partagé. Pour un autre mode de vivre et d'habiter ensemble. C'est aussi une démonstration pour dire qu'il existe en France des centaines d'Oasis opérationnelles. Une Oasis dans sa forme la plus aboutie se construit autour de cinq principes fondamentaux, cinq leviers de changement individuel et collectif. Ainsi l'Oasis éphémère à été représentées en forme de cinq tréteaux, en bois pour que chacun d'entre eux puisse illustrer une intention. Vous trouverez un résumé pour chacune des intentions emblématiques, ci-dessous.

image 19957074_1528329297189919_5940493016544299804_o_ecriture_police_oasis.jpg (0.4MB)

L'incarnation d'un changement :

Cinq intentions - Cinq principes fondamentaux :

1) "Ecoconstruction et sobriété énergétique :
Nos habitats et le confort de nos modes de vie ont un coût important en énergie et en eau. Les matériaux de construction sont bien souvent toxiques et nécessitent une énergie grise considérable. Une oasis cherche à diminuer l’empreinte de son habitat par la création de lieux de vie en harmonie avec le paysage, cherche à réduire la consommation en énergie non renouvelable et en eau (phytoépuration, énergie solaire ou éolienne, collecte des eaux de pluie, conception bioclimatique, toilettes sèches…) et utiliser des matériaux naturels."

2) "Autonomie alimentaire et Agro-écologie :
L'agriculture vivrière de proximité permet de tendre vers l'autonomie alimentaire de manière écologique par l'intégration harmonieuse de l'activité agricole à l’environnement. Elle peut offrir un support d'activités conviviales de transmission et de partage de savoir-faire et de savoir-être. Il est nécessaire qu’une oasis développe des actions spécifiques pour consommer une partie de sa nourriture de façon écologique : potager biologique partagé au sein de l’oasis, installation d’un producteur sur ses terres, relation directe et soutenue avec un producteur local pour l’approvisionnement de la majeure partie des aliments…"

3) "Gouvernance partagée et respectueuse :
La gouvernance d’une oasis traduit l’accord que nous nous donnons pour cheminer ensemble et faire évoluer notre lieu de vie. Elle doit être claire et faciliter des relations humaines bienveillantes. Elle doit respecter les besoins du collectif comme la souveraineté de chacun."

4) "L’accueil et l'ouverture sur l'extérieur :
La recherche d’autonomie d’une oasis ne doit en aucun cas être vue comme un repli sur soi. L’oasis doit au contraire être ouverte à celui qui cherche un lieu de ressourcement, dans une volonté de partage, de convivialité et de transmission. Une oasis propose des formes d’accueil et d’éducation (permanentes ou temporaires, visites, ateliers, participation à des réseaux…) pour faire bénéficier le reste de la société de son expérience."

5) "Mutualisation des espaces et des ressources :
L’une des causes des problèmes de la société occidentale (surconsommation, exclusion, misère…) est l’individualisme qui s’est installé au fil des décennies dans nos modes de vie. Une oasis reconnait qu’un nouvel équilibre est à inventer qui intègre le besoin individuel d’intimité et de souveraineté mais aussi la coopération, la cohésion et la solidarité que permettent des espaces et services collectifs. Les oasis intègrent des moyens de "faire et vivre ensemble", notamment la mise en commun de moyens, d’infrastructures d’accueil ou de partage, des jardins partagés…"

Autour de l'Oasis éphémère, nous avions au programme : Les Ateliers du sensible. Des moments de détente, mais aussi d'écoute, d'échange et de partage ludique au milieu du magnifique parc de la tête d'or. Plus bas 3 photos, 3 Ateliers :

Atelier dessine ton Oasis rêvée animé par Héloïse Marie et Ludovic Juet.
Atelier d'écriture sur le thème des Oasis animé par Karine Evieux.
Atelier sur La gouvernance partagée animé par Christophe Dumais.

Photos Ateliers: Henri Granjean.



Photo de l'Atelier "Dessine ton Oasis rêvée" animé par Héloïse et Ludovic.



image HG_ColibrisOasisTeteDor_20170708_0003_bis_444_police.jpg (0.4MB)

Photo de l'Atelier "Ecriture sur le thème des Oasis" animé par Karine Evieux.



image HG_ColibrisOasisTeteDor_20170708_0008_bis.jpg (1.4MB)

Photo de l'Atelier sur "La gouvernance partagée" animé par Christophe Dumais.



image HG_ColibrisOasisTeteDor_20170708_0002_bis.jpg (0.9MB)

Durant l'atelier dessine ton Oasis rêvée, une rencontre, des évolutions de conscience :

Cet atelier à été l'occasion d'entendre un Architecte DPLG, (DPLG : Le diplôme d'architecte diplômé par le gouvernement est le nom de l'ancien diplôme d'études en architecture, délivré jusqu'en décembre 2007 et remplacé par le diplôme d'État d'architecte. C'était un diplôme professionnel français de troisième cycle universitaire (niveau Bac+6), qui se préparait au sein d'écoles d'architecture nationales.)

un métier, un profil que j'aurais eu peu de chance de croiser sans ce rassemblement. Un discours sur l'Habitat que je n'avais jamais entendu jusqu'ici en rapport avec l'Oasis éphémère. Aussi l'occasion d'entendre parler des Principes RELIOS. RELIOS (relire/relier) = Un mémoire d'un collectif d'Architectes...


Retour sur l'échange en humanité avec Ludovic Juet (Architecte DPLG):

L'architecte est un utopiste de fait. Pour lui, l'utopie est un non-lieu ( qui n'est pas encore là) et qui est sensé être (devenir) un lieu heureux. Il faut donc commencer par un projet.
L'Utopie est un terme inventé par Thomas More au 17eme siècle ; C'est un jeu de mot- U-Topos : Non-Lieu et EU-Topos : Lieu Heureux

Au fond, qu'est-ce qu'un habitat ? Est-ce nous qui habitons la ville ou est-ce elle qui nous habite ? Demande Charles Martin

Selon Ludovic/RELIOS Tout habitat est d'abord un repère, qui nous permet de nous situer dans le monde . ll faut donc qu'il puisse se voir ou se conce-voir comme une tour, une flèche, un monument pour la ville ou le pays que l'on habite ou tout simplement notre point de référence, notre adresse, notre maison... Que ce repère comme tout habitat puisse être un point de repère pour nous. (Nous sommes quelque part dans le monde par rapport à notre chez soi.)

Cf. RELIOS : «L’habitat c’est toujours ce à partir de quoi il y a un monde pour moi.» «Quand vous vous situez quelque part c’est toujours par rapport à un point qui est votre chez vous.»

Ce chez soi est un espace qui nous permet de prendre du recul sur le monde. Il doit donc être délimité par rapport au reste du monde, il doit avoir une limite. (ex : A partir de quand je suis chez moi ? Et à partir de quand je suis dans le monde ?)

Ensuite cet espace doit me permettre d'exprimer mon identité, ma personnalité, mon "utopie". C'est le lieu où j'accroche mes tableaux, mes photos, c'est mon chez moi ; je peux y instaurer mes règles. Un lieu qui serait totalement impersonnel ne pourrait pas être un habitat...

Une fois que l'on a ce chez-soit, que l'on peut exprimer son identité, sa personnalité et ses propres règles, alors on peut se reposer, se recueillir et avoir du temps pour imaginer et réenvisager le monde, ce qui implique de l'envisager, de le regarder ! Il faut donc des ouvertures. (Les fenêtres, les portes bien-sûr mais peut être aussi une entrée de ville ex: "Porte Chaillot, Porte Saint Claire... qui n'ont plus de Porte que le nom! )

L'Oasis éphémère a été un point de rencontre en ouverture sur le monde puisqu'elle nous a permis de nous relier, de voir du monde, d'imaginer et de réenvisager des alternatives viables-soutenables-durables, pour le monde de demain. Elle fut accueillante, sans repli communautaire, dans le sens de l'isolement. Bien au contraire ...

A priori, on aspire tous à être en harmonie avec le monde et avec ceux (et ce) qui nous entoure(nt). Se respecter, être respecté(e), se re-co-nnaître, reconnaissance, être reconnu(e), coexister en harmonie. C'est plus simple à gérer. Le bon sens ... Nous préférons être en bon terme avec nos voisins qu'en conflit...

D'un point de vue global, environnemental, sociétal, Ludovic parle de symbiose. Savoir vivre en symbiose

En guise de conclusion : « Ce qui se joue d’essentiel dans le fait d’habiter, c’est que cela permet une distanciation, une mise en retrait du monde dans un lieu où l’identité de chacun peut s’exprimer, offrant la possibilité de se ressourcer, de se recueillir et de réenvisager le monde pour ensuite mieux agir sur celui-ci, tout en s’y épanouissant.» Jean Michel Moniot


image HG_ColibrisOasisTeteDor_20170708_0012_bis_222.jpg (0.7MB)

Photo : Henri Granjean.
Dictionnaire :

Agora :
Antiquité - Dans la Grèce antique, grande place publique qui constituait le centre de la vie économique et politique de la cité.

Habitat :
Mode de peuplement par l’homme du milieu où il vit. Habitat urbain, rural.

Utopie :
Didactique - Société idéale mais imaginaire telle que la conçoit et la décrit un auteur donné, à l’exemple de la République de Platon. Courant - Vision politique et sociale idéale, très éloignée de la réalité. Gouvernement qui conçoit des utopies. Utopie pédagogique. Projet, rêve qui paraît irréalisable, conception imaginaire.

Chimère :
Mythologie - Monstre fabuleux de la mythologie grecque, à tête et poitrail de lion, à ventre de chèvre et à queue de dragon. La Chimère crache des flammes. Par extension – Animal fabuleux de formes diverses.

Mythe :
Représentation idéalisée de l’humanité dans le futur ou le passé. Récit mettant en scène des personnages surhumains et des actions imaginaires symbolisant certains aspects de la réalité. Mythe de Prométhée, prométhéen.

Par des Colibris bénévoles

Citation : "Apprends-moi à danser sous l'orage ! Et nous Vivrons des Jours Heureux... Notre pays, c'est la Terre ! La vie, ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie" selon Sénèque


Pour aller plus loin : des extraits du mémoire : RELIOS.


image relios_dessin.jpg (0.4MB)

  • Théorie :

  • Habiter c’est s’extraire du monde
  • Quel serait le premier habitat
  • L’origine de l’habitat est le foyer
  • La ville est un phénomène naturel
  • La ville est un organisme vivant
  • L’habitat est la mesure de toutes choses
  • Toute société repose sur trois piliers
  • Equilibrer les piliers de la société
  • En symbiose chacun a sa part
  • Synthèse de la systémie RELIOS

1) L’humanité a pris son autonomie vis à vis de la nature au tournant de la renaissance. Ce faisant, elle s’est donnée comme tâche de dominer la nature, de s’en rendre maître. L’idée de progrès, (sous entendu d’avancées technologiques) et d’accès généralisé au confort en a été le moteur. Le rêve de tous d’avoir le confort des rois de la renaissance est atteint et même largement dépassé. Pourtant, alors que nous avons su tirer de la terre l’abondance au delà des besoins de l’humanité, beaucoup en restent privés.

D’autre part, nous avons abusé de notre capacité à exploiter les richesses de notre planète au point de mettre en péril tout son équilibre et l'humanité avec. La prise de conscience écologique actuelle ne doit pas faire oublier que chaque être humain a droit à la dignité. Le terme de développement durable met justement le «développement» en premier. Hors, se développer, c’est occuper un territoire, c'est utiliser des ressources, de l’énergie, c’est prendre sa place, définir les limites de son habitat.

L’humanité est remarquable dans sa capacité a transformer la matière, à la manipuler, la soumettre, la sublimer. L’humanité à cherché depuis la nuit des temps à imiter la nature, à comprendre «l’oeuvre de Dieu».

Jusqu’au jour où elle a pris ses propres réalisations comme références. L’outil est devenu Dieu. L’idée de «machine à habiter» proposé par Le Corbusier est très révélateur de cet état d’esprit. La faucille et le marteau remplaçant la croix sur les drapeaux en est une autre révélation.

Puis il y eu la seconde guerre mondiale...

Par la suite, faire référence à la nature est devenu suspect. Plus une oeuvre se révélait être en rupture avec le monde naturel plus elle était admirée. Le fantasme ultime étant de devenir soit même des machines réparables à l’infini, immortelles, augmentées, transcendant la condition humaine: le «transhumanisme». Parfait, mais la réalité nous rappelle que plus une technologie est fine et complexe plus elle est fragile et plus sa durée de vie est limitée.

L’informatique et les outils numériques sont fascinants mais si fragiles ! (bugs et autres risques de virus...). Nous sommes encore très loin d’atteindre avec de la tôle, des boulons et des processeurs l’intelligence et la stabilité de la vie. Pourtant, nous sommes vivants, nous faisons parti de la vie, nous ne sommes pas des pièces de machines remplaçables à l’infini.

Avons nous honte d’être en vie, de faire partie de la nature, d’en être à la fois l’oeuvre et l’acteur ?

A vouloir tout déléguer aux machines nous devenons stupides alors que la nature nous a doté de tout ce dont on avait besoin pour être heureux. Nous ne le sommes pas ; certes. Nous devrions pourtant l’être puisque la promesse du progrès technique est plus que suffisamment atteint. Et pourtant non. Maintenant si on se place avec beaucoup de hauteur, observons la vie sur terre comme étant un seul et même organisme.

Ce corps a des cellules ; animaux, végétaux, bactéries etc. L’ensemble de ces cellules ont leur «habitat», leur niche où elles ont chacune un rôle dans l’écosystème. Le vivant fonctionne par compétition sur une base de collaboration. Puis dans ce climax (Définitions de climax : BIOLOGIE – Stade idéal d’équilibre écologique d’un milieu naturel.) du vivant terrien, tout à coup, une cellule se met à ne plus respecter sa place dans l’écosystème. Cette cellule se met à exploiter son environnement au delà de sa niche écologique, à se reproduire sans frein puis se propage rapidement dans l’ensemble du corps. Ce phénomène, quand il arrive dans notre corps, est nommé le «cancer» !

Nous avons deux possibilités pour le vaincre : la chimiothérapie (catastrophe nucléaire éradiquant l’humanité dont la vie se remettra ?) Ou auto-résorption (le cancer disparait de lui même comme si chacune de ses métastases reprenait sa place dans l’écosystème du corps).

Nous savons aujourd’hui à quoi nous en tenir tellement les défis à relever sont importants. Notre conviction est que nous n’y arriverons pas si nous n’apprenons pas à trouver notre place dans l’écosystème terrestre, si nous n’apprenons pas à habiter la terre en symbiose, et nous n’y arriverons qu’ensemble.



2) Edito
Homo urbanicus :

Des découvertes récentes en paléoanthropologie tendent à faire remonter l’âge d’Homo Sapiens-Sapiens à près de 260 000 ans. Les traces de construction «urbaine» les plus anciennes trouvées jusqu’ici datent d’une dizaine de milliers d’années. On estime la population humaine totale à la fin de la dernière ère glaciaire à environ 1 million d’individus, à 450 millions vers l’époque de Cléopâtre, à environ 500 millions au tournant de la révolution française, à 1 milliard en 1900, à presque 2,5 milliards en 1950 et à 7,5 milliards en 2017. Aujourd’hui, c’est 55% de cette gigantesque population qui vit en ville. L’homo urbanicus devrait représenter 75% de la population mondiale en 2030 soit presque 5 milliards d’individus.

Devons nous en être fier, nous en réjouir ? Est ce que cette mutation radicale est signe d’un progrès positif ?

Peut-être aurions nous bien voulu le croire, sans doute l’a-t-on sincèrement cru. Pourtant, la «ville» est devenue une force environnementale incontournable. La problématique urbaine pose aujourd’hui des questions d’ordre écologique, économique, de modèle de société, de culture, de démocratie...

Mais au fait, la ville c’est quoi ?

Le mot ville vient d’une origine sanscrite: «weik» qui signifit littéralement - l’échelle directement supérieur à celle de la famille - «weik» serait à l’origine «d’oïkos» qui signifie maison en grec - habitat. On retrouve cette racine dans «écologie» de - oïko-logos - soit la logique de l’habitat et dans «économie» - oïko-nomos - ou règle de l’habitat. Aussi, pour nommer le monde, les grecs utilisaient le terme - oïkumene - la terre habitée.

La question de la ville est alors une question avant tout d’habitat, mais aussi celle de l’écologie et de l’économie. C’est aussi la question de la cité, de la «polis» donc la question du politique, de la démocratie.

En biologie, l’habitat signifie la «niche» qu’occupe un être vivant dans l’écosystème... Tiens donc, écosystème? - oïko sustêma - ou organisation de la maison, de l’habitat...

Toutes nos problématiques globales actuelles ont donc un point commun: l’habitat.

La discipline qui s’occupe en premier lieu de l’habitat est l’architecture dont l’urbanisme est une spécialisation d’échelle. Il est alors pour le moins étonnant que ces 2 disciplines n’aient pas de base «scientifique» commune permettant de définir l’habitat puisque c’est le sujet même de leur travail.

Et force est de constater que ce n’est pas le cas. En architecture on parle d’espace, en urbanisme de réseaux. Evidemment je force un peu le trait, mais il me semble que cela est un problème. L’habitat est un sujet de thèse, de recherche mais quelle en est la véritable définition, celle qui serait commune à tous, où qu’il se trouve, quelque soit sa culture, ses croyances ou ses moyens. Vous me direz que les formes d’habitat sont variables et infinies. Certes, mais si on retire du besoin d’habitat son aspect matériel, ne peut-on en trouver le point commun?

Une question d’habitat :

Nous faisons tous l’expérience d’habiter, mais savons nous ce qui se joue d’essentiel dans ce besoin? Ma recherche sur le sujet part d’une conférence donnée en 2003 à l’école d’architecture de bretagne par le philosophe belge Jean Michel Moniot, portant sur l’utopie et l’habitat. Sa manière de relier ces deux notions - et surtout de définir l’habitat en interrogeant ce qui se joue d’essentiel pour l’humain dans le fait d’habiter à été pour moi la base d’une longue reflexion et analyse sur les origines et les principes de l’habitat humain.

Pour lui «Ce qui se joue d’essentiel» dans le fait d’habiter, c’est que cela permet une distanciation, une mise en retrait du monde dans un lieu où l’identité de chacun peut s’exprimer, offrant la possibilité de se reposer, de se recueillir et de réenvisager le monde pour ensuite mieux agir sur celui-ci, tout en cherchant à s’y épanouir.»

Le rôle de l’habitat est de nous permettre de prendre du recul sur le monde.

Partant de ce postulat, le role de l’habitat doit être commun à toutes les formes d’habiter, sans distinction de cultures, de climats et d’époques... A partir de cette définition, est-il possible d’en extraire un dessin de principe sous jacent ?

Vers une ville en symbiose :

Les urgences actuelles d’un point de vue global sont : les enjeux de changement climatique et de raréfaction des ressources, les phénomènes d’exode rurale et climatique, l’explosion démographique
sur les zones tropicales qui menace directement les forêts équatoriales… Une myriade de solutions sont proposées dans tous les domaines de l’écologie, des énergies renouvelables, de l’économie circulaire etc. Le besoin de création et de rénovation urbaine est gigantesque surtout dans les dits pays en voie de développement et particulièrement dans les zones de forêt équatoriale.

Aucune des solutions actuelles ne se fondent sur les besoins de base d’habiter. Aucune ne considèrent la ville comme étant un phénomène naturel ayant sa propre logique et encore moins comme étant un organisme vivant.

“Rien n’est plus vivant que ce corps de pierre” La Ville, Michel Ragon

Aucune ne vise la symbiose de la ville avec l’écosystème. Aucun projet ne fédère l’ensemble des solutions et initiatives développées essentiellement dans les pays du “nord” au profit des pays du “sud”.

Aujourd’hui, la ville est devenue ce qui s’oppose le plus à la nature.

Nous voulons construire la ville en symbiose avec l’écosystème en faisant participer les habitants au processus de création urbaine tout en leur permettant de créer leur propre économie, autonomie et cadre de cohésion sociale: - En se basant sur le besoin universel d’habiter. - En considérant la ville comme étant un phénomène naturel et en soit un organisme vivant. - En se donnant comme objectif la symbiose de la ville et de toutes échelles d’habitat avec les écosystèmes. - En fédérant l’ensemble des initiatives et solutions permettant la résilience urbaine autour d’un projet commun expérimental de ville en symbiose, par exemple avec la forêt équatoriale en Guyane française.

Ludovic Juet. Aurey Meynier.



3) Habiter c’est s’extraire du monde. HABITER: Quels sont les principes essentiels ?

image ludo_schma.jpg (0.3MB)

En novembre 2003, à l’École d’Architecture de Bretagne, une conférence a été donnée, dans le cadre de l’atelier de Design, par un certain Jean Michel Moniot, philosophe belge, intitulée «Utopie et habitat»

Cette conférence a confirmé mes intuitions quant à l’habitat qui est pour moi un besoin fondamental qui dépasse le besoin de confort et de fonctionnalité. Des principes exposés, j’en ai tiré un schéma synthétisant les éléments essentiels de l’habitat humain. Ce schéma propose de définir le dénominateur commun à tous les habitats du monde.

Résumé de la conférence du philosophe JM Moniot donnée en novembre 2003 à l’Ecole d’Architecture de Bretagne intitulée «Utopie et Habitat». Utopie ; soit « eu topos » lieu heureux, soit « U topos » non lieu. Démarche utopique. Initié par Thomas More.


L’utopie procède en trois temps: :

-1 ; Décrire le plus adéquatement possible le monde dans lequel on vit, en soulignant les aspects qui sont problématiques dans cette société.
-2 ; Chercher les causes de ces problèmes.
-3 ; Redessiner une société sans les causes qui sont à l'origine de tout nos malheurs..

«L’utopie est l’essence de l’habitat.» Il est impossible de comprendre pour un être humain ce que c’est d’habiter si l’on fait l’impasse sur l’utopie»

« La fonction originelle de la maison ne consiste pas à orienter l’être par l’architecture du bâtiment et à découvrir un lieu mais consiste à rompre le plein de l’élément, à y ouvrir l’Utopie où le Je se recueille en demeurant chez soi. » Levinas

«L’habitat c’est toujours ce à partir de quoi il y a un monde pour moi.» «Quand vous vous situez quelque part c’est toujours par rapport à un point qui est votre chez vous.»

«Le monde existe toujours à partir de quelque part et ce quelque part c’est chez soi ; l’habitat. [...] être sujet c’est tout d’abord s’arracher à l’emprise des autres, s’arracher au monde» «Je suis toujours dans le monde et ce que vient faire l’habitat c’est m’arracher au monde pour me mettre chez moi à partir de quoi tout d’un coup les choses existent comme étant autres, comme étant le dehors.»

«Quoiqu’il en soit l’habitat c’est quoi ? C’est ce lieu hors lieu qui m’arrache au monde et qui tout d’un coup fait qu’il y a mon chez moi à partir duquel il y a le monde qui existe pour moi.» «[...] entre là où j’habite et moi-même cela ne fait qu’un.[...] Donc ce qui se joue d’essentiel dans le fait d’habiter, c’est que cela me permet d’être un sujet à part entière en nous mettant d’abord à distance du monde. [...] Je suis bien un Je et pourtant je ne suis pas visible.»

«[...] pouvoir se redéfinir comme sujet on ne peut le faire que dans le fait d’habiter quelque part. C’est pour cela que l’habitat est essentiel. C’est ce qui nous permet d’être un sujet à part entière.»

«Donc ce qui se joue d’essentiel dans le fait d’habiter, c’est que cela me permet d’être un sujet à part entière en nous mettant d’abord à distance du monde.»

«[...] nous n’existons sur un mode qui n’est qu’ affectif.[...] C’est une expérience purement affective [...] une expérience purement esthétique.»

«Avant d’être une affaire de mode l’esthétique c’est d’abord ce que nous sommes en tant qu’être vivant.»

«[...] nous sommes une Utopie en tant que sujet [...]»

«[...] si je me repliais dans un hors lieu qui serait un hors lieu anonyme, un endroit hors du monde entièrement anonyme, he bien cet endroit ne serait pas hospitalier, je ne me sentirais pas chez moi. D’où l’esthétique.»

«[...] l’esthétique c’est l’art d’arranger l’intérieur qui va s’effacer pour permettre ce sentiment de se sentir enfin chez soi.»

«Toute société quelle qu’elle soit est toujours structurée autour de mythes fondamentaux.[...]

Un mythe est pour celui qui y adhère au moment où il y adhère, c’est pour lui un discours absolument vrai, qui lui permet de structurer le monde. Donc, quand on est pris dedans, on ne voit pas que l’on est en train de défendre un mythe, on a au contraire l’impression d’avoir le discours qui dit les choses.»

Nous en avons trois chez nous [...] le mythe économique, [...] le mythe scientifique, [...] et le mythe juridique[...].

«[...] l’habitat [...], le foyer, c’est de là que tout part, c’est là où tout va, et c’est en pouvant se replier là qu’il y a moyen de proposer des alternatives, de proposer autre chose puisque de toute façon ce ne sont jamais que des interprétations [...].»

Conférence sur l’utopie et L’habitat 11/2003,
EAB. Philosophe ; Jean Michel MONIOT


Synthèse : « Ce qui se joue d’essentiel dans le fait d’habiter, c’est que cela permet une distanciation, une mise en retrait du monde dans un lieu où l’identité de chacun peut s’exprimer, offrant la possibilité de se ressourcer, de se recueillir et de réenvisager le monde pour ensuite mieux agir sur celui-ci, tout en s’y épanouissant.»

Synthèse :


REPÈRE: «L’habitat c’est toujours ce à partir de quoi il y a un monde pour moi.» «Quand vous vous situez quelque part c’est toujours par rapport à un point qui est votre chez vous.»

ESPACE: «[...] quand je me retire chez moi, je ne suis plus dans le monde. Mais partout dans cet espace je suis toujours chez moi. je me retrouve dans un hors lieu. Quelque part qui est invisible.»

LIMITES: «Je suis toujours dans le monde et ce que vient faire l’habitat c’est m’arracher au monde pour me mettre chez moi à partir de quoi tout d’un coup les choses existent comme étant autres, comme étant le dehors.»

IDENTITÉ: «[...] si je me repliais dans un hors lieu qui serait un hors lieu anonyme, un endroit hors du monde entièrement anonyme, he bien cet endroit ne serait pas hospitalier, je ne me sentirais pas chez moi. D’où l’esthétique.»

OUVERTURE: «C’est toujours à partir de chez vous que vous aller déployer le monde.»

SYMBIOSE : «Le monde avec lequel on aspire à vivre en harmonie en symbiose...»

MYTHE : «Toute société quelle qu’elle soit est toujours structurée autour de mythes fondamentaux [...] On en a trois chez nous [...] le mythe économique, [...] le mythe scientifique, [...] et le mythe juridique [...].


Interprétation :


Repère : L’humain se situe dans le monde par rapport à un «chez soi» qui est son repère.

Espace : Le rôle de l’habitat est de permettre la prise de recul sur le monde. Pour cela il faut un espace.

Limites : Pour être définit, cet espace a besoin de limites claires.

Identité : La délimitation d’un espace invite au repos, au recueillement, à la réflexion et permet de faire émerger l’expression d’une identité.

Ouvertures : Pour retourner dans le monde et agir, il convient d’avoir des ouvertures sur celui-ci.

Symbiose : Le monde avec lequel on aspire à vivre en harmonie en symbiose...

Ce choix du mot «symbiose» en position de la notion de mythe n’est pas un hasard. Un mythe est «une suite de parole qui ont un sens». Mais le sens d’un mythe est de donner sa place à l’humain dans l’univers, dans l’ordre des choses. Pour nous, le plus haut degré d’ordre des choses les unes vis à vis des autres se trouve dans le mot «symbiose»


L’Esthétique :

«si je me repliais dans un hors lieu qui serait un hors lieu anonyme, un endroit hors du monde entièrement anonyme, et bien cet endroit ne serait pas hospitalier, je ne me sentirais pas chez moi. D’où l’esthétique»

JM Moniot nous renvoie ici à l’idée d’esthétique comme étant un constituant indispensable de l’habitat humain en nous disant que cela est « terriblement important dans la mesure où cela nous détermine en tant qu’être vivant, en tant que sujet ». Pour ce faire il nous rappelle que :

«la première expérience, esthétique, ou purement affective, d’un recueillement où on se sent pleinement chez soi, c’est pour chacun d’entre nous, que l’on soit fille ou garçon, dans les bras d’une femme qu’on la fait, cette expérience d’un repli où on se sent enfin isolé du monde.»


image image_relios_petite_2.jpg (90.2kB)
Et que ; «le propre de la femme, c’est qu’elle a cette capacité en plus par rapport aux hommes, de pouvoir s’effacer» afin de laisser exister son enfant.
Ainsi; «[...] l’esthétique c’est l’art d’arranger l’intérieur qui va s’effacer pour permettre ce sentiment de se sentir enfin chez soi [...]»

Donc; «[...] le but étant qu’utilement que tout cela s’efface pour qu’il n’y ait plus qu’une seule expérience ; « je suis chez moi »

Quelque soit ce lieu, il ne doit pas être totalement anonyme mais au contraire rappeler l’expérience première d’habiter que l’on a tous fait dans les bras de notre mère afin qu’idéalement ce lieu s’efface pour devenir un non lieu, U-Topos, permettant au Je d’exister, Eu-Topos, et ainsi, de là, pouvoir en toute quiétude réinterpréter le monde, Mythe.




4) Ce que dit aussi Jean Michel Moniot :

C'est que lorsque l'on a cette démarche on critique toujours les croyances qui fondent toutes sociétés !

"D'abord on fait le constat, de quelque chose, d'une habitation, d'un quartier, d'une société, d'un contexte. Ensuite on procède par une critique de ce constat, de cette situation, des critiques qui peuvent être positives ou négatives. Issu de cela, on peut proposer des solutions. C'est ce que fait l'architecte où l'urbaniste. C'est finalement la position de toutes les personnes qui se prononcent par rapport à des problématiques sociales ou sociétales. (peu importe)

Et bien que l'on soit français ou autre, nous vivons quand même dans un système de croyances, Jean Michel Moniot propose, par exemple, que nos croyances actuelles sont; la croyance économique, la croyance scientifique et la croyance juridique. Exemple: ..."tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit"..., oui très bien... prouve-le?...., Impossible !

La science nous fait un tas de propositions devant lesquelles nous n'avons que deux choix : soit y croire d’emblée, soit vérifier par nous même ! ex : la terre est ronde, oui. Il existe des planètes habitables par l'homme dans l'univers, oui, mais faut-il encore y aller pour en être sûr !

On y croit ou on n'y croit pas. Nous commençons par y croire, sinon on ne sait plus où on en est, mais au fond ce ne sont que des adhésions à des schémas qui nous permettent de mieux nous situer dans le monde.

La religion n'a fait rien de moins que de nous proposer de tels schémas (la terre est au centre de l'univers, le soleil tourne autour de la terre, la terre est plate, carrée etc.)
Si on revient au triptyque de croyances proposées par Jean Michel Moniot: économique/scientifique/juridique, nous pouvons remarquer, en remontant dans l'histoire qu'au moyen âge il y avait la noblesse/le tiers état/le clergé... et que c'était cela qui structurait la société.

Le Clergé disait comment était les choses, la Noblesse organisait le cadre des choses et le Tiers-état produisait des choses...

« La science efface l’ignorance d’hier et révèle l’ignorance d’aujourd’hui » David Gross

Si on remonte encore plus loin on peu prendre l'exemple d'une tribu : il y avait en gros les chamans, les guerriers et les chasseurs cueilleurs.
Réflexion faite, nous pouvons constater que ce triptyque économique, scientifique et juridique se retrouve dans toute société, peu importe, le nom qu'on lui donne...

Il y a le besoin de Production : manger, se vêtir, se loger, avoir des objets des outils etc...(Cf. Henri Labori),

Celui de "Création": la langue qui est un artéfact, une création culturelle, c'est à dire faite ensemble par un groupe de génération en génération, langue qui nous permet de nommer les choses, le monde et comment on se le représente, qui porte ce qui relie les gens à eux-mêmes et autres qui partagent les même références, le même cadre culturel, qui permet de se situer, de se représenter le monde, de porter les connaissances, les sciences... les religions (pardon d'utiliser un mot tabou en France!).

Celui de la "Collaboration": qui ne peut exister sans les deux dernier et qui en découle; c'est le droit , c'est à dire : qu'est-ce qui est à moi, à toi, à nous, à eux... A quel moment je suis chez moi, ou bien chez toi ; ce qui est commun et ce qui est privée etc. En somme, comment se mettre d'accord ensemble pour gérer le matériel, les croyances, les conflits, les crises...

Incartade :
Réponse d'Henri Laborit entre foi et science, croyez-vous en dieu ? : "C'est trop vaste, il a y le domaine de la foi et le domaine de la science. (deux domaines qu'il ne faudrait pas mélanger) J'ai l'habitude de prendre pour exemple le message que l'on transmet de Paris à Lyon, qui est une phrase avec des lettres qui ont un certain rapport entre elles, sans ça le message ne signifie rien (le langage). Et la science se décide, enfin son projet, est de voir quelles sont les relations entre les choses, entre les éléments du monde qui nous entoure et du monde qui est en nous. Cependant, il y a très peu de temps qu'on a commencé à s'occuper du monde qui est en nous. Jusqu'ici on a parlé avec, mais on n'a jamais démonté la mécanique (du nous). Ça, c'est le signifiant et c'est du domaine de la science. Maintenant savoir si, ce que nous voyons, observons, de ce monde qui nous entoure, ce monde des êtres vivants, ce monde des choses, s'il a été codé, par une conscience, pour une autre conscience, qui devrait le décoder, (nous = le signifié) ce n'est pas du domaine de la science, on croit ou on ne croit pas, mais on n'a pas d'élément pour nier ou pour affirmer... En somme, sur le plan scientifique vous dites que vous ne pouvez pas plus nier l'existence de dieu que vous ne pouvez prouver l'existence de dieu !? Bien sûr, répond Henri Laborit."



...Ouai... remplacez Dieu par Nature et peut être est-il plus évident de comprendre ce que voulait dire les anciens par Dieu. (et qui peut enfin nous faire oublier le vieux à barbe blanche sur son nuage ;-)...
Ludovic JUET


5) L’origine de l’habitat humain est le foyer.

Il apparait que la première fois où l’humain ait pu s’extraire du monde fut quand il s’est retrouvé en groupe autour d’un feu. Le domestiquer lui a tout d’abord permis de se protéger des bêtes sauvages. Puis de continuer le jour pendant la nuit et donc d’avoir du temps supplémentaire une fois les besoins pour sa survie assouvis....Cet extension du temps de jour lui offre la possibilité de créer, d’inventer, de dessiner.. c’est la naissance de la culture.... La première architecture serait donc un groupe réuni autour d’un feu....

6) La ville est un phénomène naturel.

Certes, l’habitat est un abri, mais n’importe quel abri n’est pas un habitat ! Ainsi considéré, on peut observer l’habitat humain et ses villes comme des phénomènes naturels ne variant que dans la forme, la matière et l’expression, mais pas dans le fond. On peut alors remarquer des logiques à l’œuvre qui toutes peuvent se résumer par les critères de Repère, Espace, Limite, Identité, Ouverture et Symbiose.

7) Construire des villes rationnelles comme on construit des machines devrait pourtant amener à des lieux heureux, des Utopies dans cette acceptation du terme puisqu’on a tout pensé d’avance? Il n’en est manifestement rien. La rationalisation des villes prend racine essentiellement à la renaissance voire à l’antiquité grec (Millet).

Mais c’est au tournant de la seconde guerre mondiale que ces principes se systématisent, s’efforçant de suivre le modèle industriel. Pourtant, des modèles d’urbanisation tels ceux proposés par Le Corbusier et les CIAM n’avaient guère la cote auprès du grand public et semblaient devoir rester des vues de l’esprit ... et d'autres, comme l'oeuvre de Fernand Pouillon qui ont été des réussites ou d'Hassan Fathi ont été presque totalement oubliés!

8) Mais ce mot, rationnel, que veut-il dire au fond ? C’est l’idée de «raison» certes, mais pour la ville il semble que cela se rapproche plus de l’acceptation mathématique du terme, le «ratio» en ce que la ville s'est vu transformé en "zonning".
Ratio vient du latin et veut dire diviser... très bien, et d’où vient diviser alors? Du grec - divisis -, qui a donné divorce par exemple, mais plus profondément il y a la racine grec «diabol» soit «mettre quelque chose entre» !

La construction de l’espace de vie est réduite à une notion mercantile avec sa logique industrielle de rentabilité. On produit du logement et non plus de l’habitat, on produit de l’urbanisme et non plus de la ville.

Tout cela serait «parfait» si cela pouvait se perpétuer, du moins pour ceux qui tirent profit de ce système. Mais ce n’est pas le cas. La ville est responsable de 75% de la pollution mondiale ainsi que d’une grande partie de la raréfaction des terres arables et de la biodiversité...

9) Quelque soit le climat, la culture, l’époque, l’échelle, tous les habitats sur terre s’organisent autour d’un repère, formant un espace avec ses limites, son identité, ses ouvertures et fonctionnant en symbiose avec son environnement.

La rupture avec ce modèle s’est faite avec l’avènement de la mécanisation industrielle et des théories modernistes, qui marquent une discontinuité dans l’évolution de la structuration urbaine.

Cependant, si notre analyse est bonne, il paraît possible de reprendre en base la systémique naturelle sous-jacente à la formation des villes afin de ne plus faire l’impasse sur son essence même qui est d’être un habitat pour l’être humain et que l’habitat doit, pour en être pleinement un, répondre à des besoins fondamentaux et souvent inconscients de Repère, d’Espace, de Limite, d’Identité, d’Ouverture et de Symbiose.

...

Pour terminer, un poème de Ludovic Juet et un de Jean-Marie Berthier


image 2_pomes_Ludo_Ber5.jpg (1.2MB)

Par Charles, Ludovic, Christine reporters bénévoles pour Colibris Lyon

Pour ceux qui voudrait lire le manuscrit (mémoire) en entier voici le lien :
Systemie_RELIOS.pdf (2.1MB)
Etat : En cours